
Vous dites que ce n’était pas plus reluisant chez les communistes.
Dans les années 50, le PCF, qui drainait à lui un certain nombre de scientifiques, d’hommes de lettres, d’artistes et d’intellectuels (Frédéric Joliot-Curie – Prix Nobel de chimie et découvreur du principe de la bombe atomique -, Louis Aragon, Pablo Picasso, Roger Garaudy, Lucien Sève, etc.), affirmait être le « Parti de l’intelligence ». C’était assez prétentieux, mais cela correspondait pour partie à une certaine réalité que reflètent bien les extraits du livre Europe, la France en jeu cités ici.
En effet, fidèle à ses origines intellectuelles – la pensée marxiste se voulant d’abord un décryptage radicalement nouveau de l’Histoire, fondé sur la « lutte des classes » comme moteur des évolutions politiques, économiques et sociales – le Parti communiste français avait à cœur d’éduquer le peuple à cette clé de compréhension du monde et à l’action qui devait en découler.
À l’instar de tous les « partis frères », il avait ainsi créé une « Section Centrale d’Éducation du Parti communiste français » qui œuvrait à la mise sur pied d’un appareil militant bien formé à l’analyse marxiste-léniniste. Dès la Libération, ce service publia notamment des fascicules mensuels de « l’École élémentaire du Parti communiste français » sous forme de « leçons » destinées à ses adhérents et sympathisants.
Que l’on ait été favorable ou hostile aux analyses communistes, la vérité oblige ainsi à dire que le PCF effectua, pendant de nombreuses années, un travail d’éducation populaire d’une abnégation et d’un idéalisme dignes de bien des éloges. Le PCF croyait dans la Politique – avec un grand P – et se situait ainsi aux antipodes exacts du cynisme de la “politique spectacle” contemporaine.Ajouter une réaction
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