bakerstreet bakerstreet 17 septembre 2013 13:16

Il est vrai que la lecture de « tristes tropiques », de Levi Strauss vous donne un gout d’enchantement désanchanté. 

Ecrit dans les années 30, l’auteur se fait l’exégète, le témoin d’un monde en train de disparaitre. 
Trente ans qu’on vous le dit et le redit. 
Trente, ans, que dis-je !

Le club de Rome, ce clan d’experts, signait l’alerte de façon déjà très médiatisée à la fin des années 60.
Au collège, c’était déjà des débats passionnés.
Je me souviens de la catastrophe de Minamata, de la pollution du lac Erié, de la baisse de niveau du lac Tchad, des pluies acides plus tard....D’Aroun Tazieff, prétendant que tout cela n’était que de la connerie ! Qui se souvient de ce type tentant de nier l’évidence !
Je me souviens comment ces questions étaient dans l’air du temps. 

Il semble que nous sommes habitués à ces informations. 
Plus rien ne nous étonne sur le front du chaos. Pour le moment il est vrai tout continue à tourner, du moins plus ou moins bien, à condition de ne pas être espagnol, grec, sans emploi, cheval roumain, platane le long du canal du midi, écolier dans la zone de Fukushima, allant à l’école avec son petit masque sur le nez, mais néanmoins portant un cartable pas trop lourd pour ses jeunes épaules. On ne peut pas dire quand même qu’on ne fait rien !

Pour porter le cartable et le reste, les forts s’en sortent il est vrai bien mieux que les autres !
Prenez par exemple Bernard Tapie et le frelon asiatique !
Les petites abeilles n’ont qu’à bien se tenir et à se terrer. 
Remarquez que les dinosaures n’ont pas survécu, alors que les mulots, en ce cachant dans un trou, ont plutôt bien résisté à la chute de cette foutue météorite. 

Celle à venir tombe et s’écrase très lentement, et l’on pourrait croire une fois de plus qu’on va s’en sortir. D’ailleurs, on continue à s’amuser, à déboucher des bouteilles de champagne, et même à faire l’amour et la guerre, et les deux ensemble pour certains. 
C’est ce qui vous donne ce gout de cendres dans la bouche. 

Les gens finalement sont méchants et très bêtes ! 
Ils méritent ce qu’il leur arrive !
Vivement que tout s’arrête et se fige !
 En laissant la place aux musareignes et aux petits crabes et areignées qui lentement recommenceront à tisser cette toile d’areignée ! En espérant qu’un jour un imbécile ne découvre pas le feu, la roue, et tout ce qui s’ensuit !

En attendant le pire est à venir. 
Quand la mort sera t au rendez vous,
Elle ne ressemblera pas à l’ankou, et son squelette trop humain. 
 Elle sera dans cette lente extinction qui ne dit pas son nom, sinon sous couvert du vocable « nouvelle technologie »
Bientôt vous verrez qu’on renoncera définitivement à redresser un peu la barre, à se battre sur le front du feu, même si c’était pour rire, pour se donner une posture. 
Quand l’incendie est trop important, les pompiers n’ont plus qu’à se tirer !

Ils s’inventeront des nouvelles stratégies, des nouveaux buts, des nouveaux coupes- feu, puis des masques, des tenues adaptées aux nouvelles situations. 
L’intelligence, c’est compendre et s’adapter, vous dira t’on, en citant le larousse. 

Tous n’auront pas le droit de vivre, ou de survivre. 
Ceux ci se verront en tout cas, suréquipés par la science, afin de résister. Leur corps, grâce à ses batteries, ses prothèses, et ses filtres, sera capable de résister aux pires calamités.
 
Seront-ils encore des hommes ? 
A partir de quelle date, seront ils devenus des machines ?
Je crois qu’on nous volera notre mort, comme ces grands vieillards atteints de la maladie d’alzeimer, et qui sont devenus incapables de reconnaitre les leurs...
« A partir de quel jour a t’il vraiment glissé ? »

L’espèce humaine a encore triomphé, vous dira t’on. 
Enfin, à vous ou à un autre. En tout cas pas à moi !
Voilà longtemps que des gens comme moi et surement vous aussi, auront disparu : Des poètes, des rêveurs, des inutiles. 

Seuls les frelons asiatiques continueront à tourner dans l’air !
Avec un bruit de feraille et d’hélices !

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