jack mandon jack mandon 18 septembre 2013 20:11

Bonsoir Selena,

ll est possible qu’à travers ces personnages aussi antinomiques qu’Iphigénie et Eriphile, l’amour d’enfance contienne comme dans une graine,
ce qui ce développera à maturité, les deux versants d’un même vertige
après lequel nous courrons...

Oui mais c’est le principe même de la vie. Prenons une métaphore simple.
Observez une grande horloge. Le balancier va de droite à gauche, ce qui permet
au mouvement de mesurer le temps. Toutes les pièces de l’horloge s’animent
et l’horloge vit sa vie d’horloge.
Au fond, je me sens une âme de balancier. (entre nous évidemment)
Euripide et Homère avaient conçu les deux héroïnes, Iphigénie et Eriphile comme
les deux faces d’un monde harmonieux. Il se trouve que Racine,
avec son Jansénisme discutable, commet une erreur d’appréciation en chargeant
Eriphile, il conçoit l’ombre comme un mal, et non comme la nuit qui donne au jour
toute sa luminosité rassurante.
Les deux versants d’un même vertige, tout à fait mon amie, c’est pour cela que la montagne existe, c’est ce qui lui donne son épaisseur, tout simplement son identité
dans l’espace. Sinon elle ne serait qu’une ligne, une ébauche, c à d rien de consistant,
de vivant.
La flexibilité de l’âme humaine permet d’évoluer dans tous les mondes harmonieusement.
Le personnage d’Eriphile est humain, il est en opposition à l’injustice qui l’étreint.
En revanche Iphigénie accepte de se soumettre aux exigences d’un père inique, ce qui
explique, et cela bien au delà de la forme théâtrale, que l’ombre de cette adorable
princesse est en résonance avec les travers d’Agamemnon son père.
Eriphile au contraire dévoile à la conscience les travers de sa nature, ce qui signifie
qu’en elle, toute la luminosité d’Iphigénie est à l’état virginal, mais pour l’instant indifférencié.
Bien sur mon raisonnement titille ma Lune en Scorpion, il n’est donc pas tout à fait
objectif. Au demeurant, on ne peut oublier que dans le grand siècle de louis XIV, les huguenots et autres protestants de votre cher sud-ouest souffraient de l’ombre brutale
que leurs infligeaient ces doctes penseurs et ecclésiastiques du nord,
pétris de classicisme rigoureux.
Et puis, vous comprenez, Eriphile, je la connais bien, et la trouve tellement vivante, avec
son soleil de minuit...je crois que j’en fais une espèce de Walkyrie celte. Le Soleil
à minuit pour une walkyrie, c’est tout à fait naturel. Gollum dirait que je part en vrille,
qui a dit que tournicoter, c’est mal ? Les Jansénistes et autres classiques avec leur
règle des trois unités, temps, lieu, action. Si reviens à Racine, c’est pour son mystère.

Merci d’être passé par là. Je vais tenter de reprendre la place que je n’aurais du quitter.

 


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