Claude Courty Claudec 28 septembre 2013 16:08
Le fait démographique ne se limite pas à une vue manichéenne classant les hommes en vilains riches et gentils pauvres. Deux observations permettent de s’en rendre compte :
1° - Concernant la pauvreté : Celle-ci (comme la richesse) est une composante de la société, structurelle et mécanique, aussi relative qu’incontournable ; et les inégalités de toutes sortes en résultent, qui viennent s’ajouter à celles pouvant être qualifiées de naturelles et qui sont les premières à distinguer les individus les uns des autres.
En occident comme ailleurs, dans les pays développés comme dans les autres, la société des hommes est, a toujours été et sera jusqu’à sa fin, faite d’inégalités. L’exception y domine la masse ; le pouvoir y domine le peuple, la force la faiblesse, l’intelligence la sottise, le savoir l’ignorance , la richesse la pauvreté, etc. ; dans tous leurs aspects. Et plus les richesses augmentent – qu’elles soient d’ordre matériel ou immatériel –, plus s’accroît l’écart entre le sommet d’une pyramide sociale qui n’a pas d’autres limites que l’ambition humaine et les capacités de la planète et, à l’opposé, une base reposant sur la pauvreté absolue et l’indignité, dernier état de la condition humaine.
Il existe des chiffres et un mécanisme vieux comme le monde, dont il faudrait avoir clairement conscience avant de tenter quoi que ce soit d’utile pour secourir durablement les plus nécessiteux d’entre nous. 

2° - Pour ce qui est de la démographie : À l’aube de notre ère, la Terre était peuplée d’environ 250 millions d’êtres humains. Elle en compte plus de 7 milliards aujourd’hui, dont 1,5 milliard vivent dans un état de pauvreté profonde. L’homme a ainsi créé, en 20 siècles, 5 fois plus de miséreux qu’il y avait d’individus de toutes conditions sur terre au début de son entreprise visant au progrès. Et la population augmente, quotidiennement, de 220 à 250 000 âmes qui viennent dans leur grande majorité surpeupler la base d’une pyramide sociale dans laquelle le « descenseur social » prévaut sur l’ascenseur du même nom, démontrant s’il en était besoin que la pauvreté est plus facile à partager que la richesse.

Il résulte de ce qui précède :
- Que pauvreté, inégalités, pillage des ressources naturelles sont autant de maux contre lesquels les politiques économiques et sociales des États, comme des collectivités qui les composent, ne peuvent avoir de sens que si sont pris en compte les fondamentaux de la démographie mondiale et les problèmes de surpopulation qu’elle génère inexorablement, au détriment d’une planète mutilée de toutes parts et par voie de conséquence, des espèces qui la peuplent.
- Que si la pauvreté augmente, si les inégalités se creusent, les raisons en sont avant tout l’augmentation considérable de la population et celle de la richesse globale que cette même population génère par son activité, avec l’aide du progrès ; le partage de cette richesse étant une toute autre affaire. Croissance démographique à l’origine de tous nos maux, mais sujet tabou dont personne ne parle.
- Ceux qui, dans de grands élans de générosité inspirés aussi bien du marxisme que du christianisme et autres idéologies et religions, veulent imposer la dictature du prolétariat ou pour le moins leur vision compassionnelle de la pauvreté, sont en réalité les promoteurs de celle-ci, au détriment premier de ceux qui en souffrent. Croyant ou prétendant lutter pour ces derniers, ne s’obstinent-ils pas, dans une lutte des classes dont les avatars prouvent dorénavant l’archaïsme, moins à partager les richesses du monde qu’à rejeter sommairement sur la seule collectivité, la responsabilité du destin des pauvres ? Ne négligent-ils pas ce faisant, la part prépondérante qui en incombe à chacun d’entre nous ? Les pauvres enfantent des pauvres et les riches des riches. Quel que soit le sort de chacun, il est d’abord dû à sa naissance, et vouloir l’ignorer ne fait que retourner la colère des plus déshérités contre eux-mêmes, les enfonçant toujours plus dans leur condition en perdant de vue qu’elle est avant tout héréditaire et que c’est par conséquent sur ce terrain qu’il faut la combattre, en cherchant avant tout à réduire cette hérédité.

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