philouie 15 octobre 2013 13:32

Mandon,

Je vais vous faire une réponse d’un point de vue islamique. Point de vue qui, vous en déplaise est tout à fait légitime. Ce n’est pas l’existence d’Al Quaida qui remet en cause l’Islam pas plus que Bush ne remet en cause le christianisme.

Je vais partir de la profession de foi islamique « Il n’y a de dieu que Dieu, Mohammad est son prophète »

La première partie est la négation de l’idolâtrie : il n’y a pas de dieu . les idoles sont des chimères dont il faut se défaire.
Mais, et vous l’avez montré, vous pouvez toujours chasser toutes les idoles que sans cesse en surgissent de nouvelles. L’homme est idolâtre parce que l’être pensant est un être croyant qui structure le monde selon le sentiment. Il faut que le matin lorsqu’il se lève, il sache pourquoi il se lève, pour quelles valeurs il vit, pour quels idéaux il combat. Vous pourrez tourner cent ans autour de ce problème et vous trouverez que toujours l’homme est idolâtre. c’est dans sa nature.
Donc pas de dieux, ce n’est pas la bonne réponse, ce n’est pas une réponse du tout.
La vrai question - la seule question - est « quel dieu ? ». c’est dire ne pas croire est impossible donc à quoi croyons nous ? l’Islam apporte à cette question la réponse formulée dans la deuxième partie de la profession de foi : Sauf Dieu et Muhammad est son prophète.
C’est à dire qu’il y a un DIeu qui transcende toutes les idoles et que la révélation dévoile.
C’est la réponse islamique à cette question. Mais les autres religions apportent toutes et toujours une réponse à cette question, chacune à sa façon. avec des constantes et des divergences. Par exemple dans le bouddhisme il faut croire au dharma, c’est à dire à l’enseignement.
L’enseignement. noter le mot.
En quelque sorte, en matière d’idolâtrie, les religions séparent le bon grain de l’ivraie en disant ce qu’il est bon de croire et ce qu’il est mauvais de croire.
Maintenant votre avis est de croire que les religions sont mauvaises. c’est votre croyance et je ne la partage pas. Mon point de vue, et c’est le fond de mon intervention, est de croire que les religions sont structurantes en ceci qu’elles ordonnent les croyances. Ce sont elles qui ont fait grandir l’homme. l’homme devenant un être pensant il a besoin d’être aidé dans ce qu’il lui faut pensé. s’il laisse sa pensée libre de croire, il croira en des vérités qui ne sont bonne que pour son égo. Il pensera selon son intérêt et non selon l’intérêt de la collectivité. Parce que c’est aussi le rôle de la religion, de placer l’individu dans le collectif et de le faire agir, non selon son intérêt égotique immédiat mais selon l’intérêt de la collectivité.
Le deuxième point sur lequel je veux revenir est celui évoqué par plusieurs intervenants disant qu’il faut que l’individu se libère du dogme.
Je n’ai rien contre ce point, mais en réalité l’acte de l’homme libre est l’acte d’un être en harmonie avec le divin. De sorte que l’homme libre manifeste générosité, altruisme et compassion. Je comprends que le rôle du psychothérapeute puisse être de conduire l’homme à cette forme de réalisation visant à plus de liberté dans l’harmonie. Mais à mon sens, cette réalisation est de fait plutôt rare et concerne des personnes ayant atteint déjà une certaine maturité. La plupart des humains en sont incapable et ils le sont d’autant plus qu’ils sont jeunes. c’est à dire que l’on ne peut espérer d’un père de famille quand il est en age de transmettre - et c’est la transmission qui fait la pérennité de la société - puisse être « libre du dogme ». Ce ne sera alors jamais qu’un idolâtre qui a renoncé aux dogmes officiels pour s’adonner aux dogmes de son choix. en terme religieux on dira que c’est un païen en ce sens qu’il n’a pas encore reçu la religion.
Il y a dans l’Islam des branches spirituelles, par exemple le soufisme, qui aide l’individu à accéder à la pleine réalisation de l’homme éclairé, mais ces questions là restent secrètes. c’est à dire qu’il faut avoir l’élévation d’âme nécessaire pour les comprendre sans les méprendre. On ne donne pas des perles aux pourceaux et on ne laisse pas croire qu’on peut se libérer du dogme à des gens qui en sont bien incapable. Ce n’est pas parce qu’on se libère du dogme, du fait on la dépassé, qu’il faut rejeter le dogme. parce que le dogme reste structurant.


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