MUSAVULI MUSAVULI 12 octobre 2013 15:15

Lonsi Koko,

L’autonomie du territoire de Masisi me paraît peu probable pour au moins trois raisons :
- La première est que le M23 n’occupe pas le territoire de Masisi. Les combattants rwandais opèrent seulement dans une partie du territoire de Rutshuru, frontalier avec le Rwanda. Ils sont, globalement, entre Rumangabo et Bunagana en passant par les villes de Rutshuru et Kiwanja. Le territoire de Masisi se situe plus à l’ouest, comme vous pouvez le voir en téléchargeant cette carte du Nord-Kivu).
- Deuxième raison : les Congolais du Nord-Kivu ne réclament pas l’autonomie, contrairement aux populations du Sahara occidental, en lutte contre le Maroc depuis 1976. Au Kivu, on sait que la moindre autonomie ouvrirait la voie à la balkanisation et à l’annexion par le Rwanda et l’Ouganda. C’est pourquoi, c’est au Kivu que vous rencontrez les nationalistes congolais les plus déterminés, et qui se battent pour le Congo les armes à la main depuis les années 1990. Au Masisi, justement, opèrent au moins deux grands groupes des mai-mai parmi les plus nationalistes. Les fameux « Nyantura » et l’APCLS (l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain). Ils livrent fréquemment des batailles d’une violence extrême contre les combattants rwandais et même les unités des FARDC noyautées par d’anciens combattants du CNDP, l’ancêtre du M23, comme en février dernier.
- La troisième raison, à mon avis, est qu’une autonomie administrative ne servirait à rien. Le Nord-Kivu est en guerre. Dans une région en guerre on envoie des militaires et des armes. On n’envoie pas des secrétaires et des stylos. Ça coule de l’évidence qu’il faut d’abord régler la crise militaire et sécuritaire avant d’envisager une organisation administrative.
Pour ces trois raisons (il y en a d’autres), l’idée d’une autonomie du Masisi me parait peu probable.

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