Gollum Gollum 26 novembre 2013 13:57

Rapidement, je considère que la faillite du religieux en occident, qui est à mon sens la faillite de l’Eglise, et qui a pour résultat soit l’athéisme (matérialiste) , soit le spiritualisme (new age - développement personnel ...), doit avoir pour réponse non la fin du religieux mais bien au contraire le retour du religieux. Réinventer le rapport à Dieu et à la transcendance. Dans un rapport plus sain, plus vrai.

D’accord pour la faillite de l’Église, des christianismes en général. Faillite d’ailleurs prévue par le Christ lui-même puisqu’il dit de façon claire que lors de son retour il trouvera quasi personne comme disciple authentique..

D’accord aussi pour le retour du religieux mais il semble que l’on ne l’entende pas de la même manière.


Le spirituel devant être encadré par le religieux et selon les dispositions individuelles de chacun.

Oui et non. Non dans le cadre du christianisme qui jusqu’ici n’a jamais pu et su faire se développer cette spiritualité chez ses brebis. Pas davantage pour l’Islam qui a tout autant échoué que le christianisme si ce n’est plus encore. Idem pour le judaïsme.


La seule religion institutionnelle qui semble tenir le choc face à ces exigences est le bouddhisme. Pour la raison très claire que ne peut être maître spirituel que celui qui en a la carrure et que celle-ci dépend d’une pratique intensive de la méditation, entre autres. Le drame des saints chrétiens est qu’ils ont rarement eu des disciples. Ils sont saints et ne savent pas transmettre cette sainteté à autrui. Exception faite peut-être de la mystique rhénane où il semble il y avoir eu cette relation maître/disciple censée créer une chaîne qui dure dans le temps.


Bref, ce qui a manqué à l’Occident, c’est la notion du guru. Le maître arrivé en haut de la montagne et qui peut alors avoir des disciples.


Sans vouloir trop m’étendre sur les raisons de ce choix, il me semble assez évident, que le religieux est nécessaire à tous, en particulier sur le plan collectif, alors que le spirituel ne concerne que ceux qui se sentent vraiment concerné.

Cela était vrai avant. Mais vu l’urgence de la crise globale planétaire, c’est exactement l’inverse qui est vrai maintenant. L’urgence de la métanoïa authentique n’a jamais été aussi criante. C’est d’ailleurs l’avis de Jung que vous citez souvent. Donc revenir à ce qui n’a de toute façon jamais fonctionné correctement avant et qui dans le fond ne servait qu’à préserver un certain ordre social (ce qui n’était pas si mal j’en conviens) n’est plus à l’ordre du jour.

Croyez-vous que l’Esprit qui guide les hommes n’a pas voulu justement ce délitement afin de parvenir au fond de la question, qui est une conversion authentique ?


Ma position est celle de n’importe quel maître soufi : aucun n’ira contre le rite ou la loi qui sont l’ancrage de la structure sociale.


En surface oui. Pour éviter la lapidation d’ailleurs. Mais qu’en est-il de leurs convictions profondes ? Il y a le Hadith célèbre : « Faites ce que vous voulez. Je vous ai déjà pardonné » qui implique là aussi un affranchissement de la Loi et des rites, tout comme on le trouve dans la Bhagavad Gita avec le dit De Krishna à Arjuna : Affranchis toi de toutes les lois.


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