Gollum Gollum 30 novembre 2013 10:10

Le christianisme c’est l’absolutisation du bien.

Puisqu’il semble que sur le coup, nous sommes ici au moins trois à avoir des références jungiennes, c’est bien de là que je tire une part de mes réflexions et en particulier de cette notion.
Je pense que c’est dans « Réponse à Job » qu’il en parle avec abondance, Dieu comme Bien Suprême. Deus Sommum Bonum.

Là dessus je suis d’accord.


Cette croyance, ce dogme est issue de la pensée hellénique, en particulier de Platon.

Je ne sais pas. Pas convaincu. Je pense qu’il s’agit plutôt d’une lecture triviale de la Genèse, qui fait de la lecture de la Chute une lecture moralisante, au lieu d’en faire une lecture métaphysique. Bref, le fameux libre-arbitre..

La difficulté de cette croyance est qu’elle a des difficulté de laissé de la place au mal qui au final de garde d’existence que dans l’absence de bien.
Voila ce que Jung dit dans son introduction :

Clément de Rome professait que Dieu régentait le monde avec une main droite et une main gauche. La main droite signifiait le Christ et la gauche Satan. La conception de Clément est manifestement monothéiste puisqu’il réunit les principes opposés dans un Dieu.

Plus tard, toutefois, le christianisme devint dualiste dans la mesure où la part des éléments opposés, personnifiée par Satan se trouve dissociée et où Satan se trouve banni dans un état d’éternelle malédiction. Le voilà le problème central. Il est d’une signification essentielle et il est à l’origine de la doctrine chrétienne du salut.

Mon propos n’est en rien de discuter de la doctrine chrétienne du salut, mais de faire remarquer que cette conception de Dieu qui absolutise le bien pour en faire la seule réalité ultime - nous sommes dans le cadre d’un monothéisme - place l’homme dans une position déséquilibrée face au bien et au mal.

Mais je suis tout à fait d’accord avec cela ! C’est bien pour ça que je parle de christianisme ésotérique, le seul authentique. Il y a eu en effet Clément d’Alexandrie (et non Clément de Rome si je ne me trompe pas) qui était gnostique et professait que la main droite de Dieu était le Christ et sa main gauche Satan. Ce christianisme là ne l’a pas emporté et je pense que Platon n’y est pour rien (d’ailleurs Clément d’Alexandrie était un vrai fan de Platon qui pour lui était de tous les païens le plus proche du christianisme)


Professer que Dieu est au-delà du bien et du mal et que ces notions sont relatives à notre condition d’humains et à nos engagements a beaucoup plus de sens et est beaucoup plus équilibré que de prétendre que seul ce qui relève du bien est divin pendant que le reste est démoniaque. Cette position conduisant trop souvent à juger des choses, des actes et des événements comme étant tout mauvais ou au contraire tout bien, sans saisir la nuance de voir en chaque chose la part bonne et la part mauvaise, d’en faire un sujet de réflexion et non un sujet de jugement.


Je suis bien d’accord que le christianisme officiel est devenu un manichéisme comme j’ai souvent eu l’occasion de le dire à ffi, ce qui doit l’agacer au plus haut point mais est l’exacte vérité.

Du coup, les adversaires de l’Église, et même ceux qui sont neutres et pas d’accord avec elle, sont forcément sous l’emprise de Satan, avec les conséquences déplorables que l’on connaît...

Qui veut trop faire l’Ange fait la Bête.. Ce fut le drame du christianisme jusqu’à Vatican II qui accepta pour la première fois (je me demande sous quelles influences d’ailleurs ? La franc-maçonnerie, Guénon ? ou les rapports positifs des pionniers en Inde comme Henri Le Saux, etc)

Autant je déteste Vatican II de par sa désacralisation, autant j’apprécie cette ouverture qui promet de futures moissons.

Le christianisme a donc cessé, mais tout récemment, d’être manichéen. 

Mais l’Islam ? Il y eut un âge d’Or de l’Islam, avec toute une culture, un rayonnement, des philosophes, des mystiques. Que je lis d’ailleurs, ce qui vous montre que je ne suis pas un hostile par principe de l’Islam. D’ailleurs j’ai en commun avec cette confession, l’absence du libre-arbitre, qui est finalement commun avec toutes les religions hormis les christianismes officiels, et l’affirmation d’une seule réalité vraie : Allah. 

Il y a plus de mystiques en Islam qu’il y en a dans le Protestantisme. Et j’ai plus d’affinités avec certains musulmans (Rûmî, Farid ud-Din’ Attar, etc..) qu’avec des catholiques sectaires anté-Vatican II ou des évangélistes américains.

Mais quand on a dit cela, cela n’enlève rien à la réalité du terrain d’aujourd’hui. Toutes les critiques formulées plus haut et que vous avez balayé d’un revers de main en disant « caricatures » sont toujours valables.

Et bien des musulmans d’aujourd’hui sont dans la même situation que les chrétiens d’hier, à affirmer leur confession comme la seule valable, et à vouloir imposer celle-ci soit par la manière forte, soit par des infiltrations plus douces, comme l’infiltration par la démographie par exemple.

Les seuls musulmans vraiment ouverts d’esprit sont les gnostiques cités et qui ont un certain bagage culturel. La grande majorité n’est pas à ce niveau. Et l’eau aura le temps de couler sous les ponts avant que cela n’arrive..

Je n’ai rien contre les musulmans, mais c’est à vous, musulmans, de tout faire, pour rendre compatible cette confession avec le vivre ensemble. Cela passe par la dénonciation, forte, à chaque fois qu’un islamiste fait des siennes, de ce genre de pratique. De renoncer, définitivement, à la lapidation (au fait, vous n’avez pas vraiment répondu là-dessus ?), de renoncer à toute violence. Je signale d’ailleurs que la non-dualité est la doctrine majeure de l’Asie et que ce n’est pas pour cela que la violence est justifiée. Ce qui me gêne un peu chez vous, c’est qu’on a l’impression que vous utilisez le fait que la violence vienne d’Allah, pour vous dédouaner des violences que vous pourriez occasionner éventuellement..

Bref, vous avez du boulot.

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