bakerstreet bakerstreet 5 février 2014 11:35

Votre histoire fait écho avec une autre, assez malheureuse dans sa dynamique et ses résultats, pourtant sans doute percluse de bonne intention et de prise en charges plus ou moins boiteuses

En sizième, il y a une dizaine d’années, mon gamin était scolarisé avec un certain Davy. Quelle était l’histoire de Davy ? On n’en savait rien, même si l’on s’en doutait. Un parcours chaotique, d’établissement en établissement, qui le fit arriver dans cette classe. 

Bon, il aurait sans doute était préférable pour lui qu’il ne mesura pas déjà 1,75m, ce qui avec ces deux ans de retard, lui permettait d’établir tout de suite un rapport particulier aux profs, qu’il insultait, et dont il se moquait, en sortant parfois du cours par la fenêtre, quand il ne les menaçait pas.....Revenant avec un paquet de bombons qu’il avait été acheté au supermarché du coin....

Les autres gamins dans ce collège tranquille étaient assez effarés de l’effet « Davy ». Je voyais bien que le mien était assez faraud, d’abord, devant ces agissements avant de se montrer parfois inquiets, et il y avait de quoi.....
Ils avaient été invités par le directeur d’établissement, faisant parfois de courtes apparitions, tant lui tenait à cœur l’inclusion de Davy dans le groupe, à faire preuve de compréhension, et d’esprit de camaraderie. 

Remarquons le grand n’importe quoi, d’associer des gamins tout jeunes à un projet pédagogique et éducatif, tout en les couvrant d’anathèmes s’il s’y employaient : Un message plein d’’ambivalences destructrices, dont il ne faut pas être grand clerc pour le mettre à jour. 
Ainsi, Germain, mon gamin se fit réprimander plus d’une fois, pour avoir voulu pactiser avec Davy, et condamner même par une prof, quand celui ci n’était pas là ( ce qui arrivait de plus en plus souvent) : « Toi, tu vas finir par ressembler à Davy »

C’était une vraie farce, cette prise en charge. Toute la classe était en souffrance. Il fallut qu’un gamin soit poussé dans le grand escalier, un autre la main traversé par un compas, et qu’un autre soit presque noyé dans un fossé par Davy, pour que le père de celui ci m’en informe, et que nous n’envisagions une action auprès du chef d’établissement. 
Très hautain, celui ci bouta en touche, nous faisant comprendre que nous n’y comprenions rien, et que le travail commençait pourtant à porter ces fruits...Une pétition à l’inspecteur d’académie, et une plainte au commissariat ( disons une main courante....) ne changèrent rien : Nulle réponse apportée.......
Seul, le départ de Davy, ou plutôt son nom retour, d’une de ses permissions en classe qu’il s’octroyait, dans la toute puissance de son désir jamais stoppé, finit par résoudre le problème. 
Je ne parle plus du sort de Davy, mais de l’ensemble de la classe, gamins et profs, qui purent recommencer à travailler. 
Voilà une expérience vécue, pour parler des limites de la prise en charge en milieu ouvert, qui peut s’apparenter, parfois, à un sectarisme


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