Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 8 février 2014 08:09

Vous évoquez là quelque chose qui grosso modo s’apparente à la fameuse « disparition du symptôme » tant critiquée par les psychanalystes, parfois à bon droit.

Ici, en l’occurence, notez bien, c’est indispensable : avec l’intervention éducative réalisée pour Tony, nous n’étions pas dans la thérapie. Du tout. Que les actions pédagogiques ou éducatives puisse avoir un effet thérapeutique, c’est une réalité peu contestable (cf. la résilience) mais ces effets ne sont jamais visés en tant que tels, ils ne sont jamais des objectifs.

Ceci étant, je pense qu’il y a bel et bien eu un effet thérapeutique pour Tony et non pas une disparition du symptôme car l’attitude pro-active qu’il a eu dans le processus de régulation de son comportement mis en place est quelque chose qui ne peut prendre son origine dans une souffrance qu’on enfouit en attendant qu’elle ressorte ailleurs.

Tout au contraire, je le lis comme l’expression parfaite d’une libération qui a été la sienne vis-à-vis d’une compulsion qu’il n’avait pas seul les moyens de contrôler.

Il fallait ce cadre clair, attentif et bienveillant, il fallait cet accord qui faisait loi vis-à-vis duquel il s’est engagé et qui, par sa simplicité et sa précision, lui a donné le moyen et donc la capacité de passer à autre chose, cad, de se dominer.

Pour parler en terme psychanalytique, je dirais que nous avons étayé son surmoi et que son moi s’en est trouvé dynamisé, énergétisé, par le pouvoir, l’emprise ou l’ascendant qu’il a pu ainsi reprendre sur lui-même après qu’une exposition à des modèles fâcheux l’ait engagé sur une voie de ... perdition dirons-nous.

C’est en ce sens que la loi à laquelle on consent, loin de nous contraindre, nous libère, en nous donnant l’appui nécessaire pour dominer nos compulsions délétères.

Je ne peux faire d’anticipation concernant Tony mais disons que j’ai espoir que cette expérience, en lui redonnant confiance en sa capacité à se maîtriser, lui permettra d’éviter de s’abandonner aux turpitudes d’une société qui encourage outrageusement la recherche de satisfactions immédiates.


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