Hervé Hum Hervé Hum 7 mars 2014 09:58

Excellent article, qui aurait dû rester et être mieux placé dans la une d’Agoravox.

La remarque sur l’inversion du sens des mots au niveau de l’usage courant pour « demandeur d’emploi » et « offreur d’emploi » est ce qu’on peut appeler une perversion.

C’est à joindre avec la définition que l’on a du travail et de l’emploi. On pose en effet le travail comme un droit, alors qu’il est par définition un devoir en tant qu’obligation. Ce qui est un droit, c’est celui de pouvoir choisir son activité. Car dès l’instant où le temps d’emploi est vécu comme une activité choisi, ce n’est plus un travail. Ce qui est aussi vrai dans le sens inverse, lorsque une activité initialement choisi devient un travail.

Ce que je comprends de ton article c’est qu’en fait, cela va aussi dans le sens inverse au niveau idéologique. En effet, le rapport entre demandeur et offreur d’emploi est corrélé avec celle de producteur et acheteur, autrement dit, entreprise et consommateurs. Sauf qu’entre les deux s’est glissée une « grosse quenelle », le profit financier. Or, qu’est ce que le profit financier, sinon les dividendes des actionnaires ? Bon, ce n’est pas tant le dividende, que l’augmentation continu de l’action qui importe, mais celle ci est entretenue par le dividende. Cercle vertueux s’il en est pour ces gens là.

Ce que je comprends de ton article c’est que normalement, la logique sociale veut que l’on crée l’offre pour répondre à la demande pour les besoins primaires, définis comme les droits fondamentaux (hors besoin, c’est en effet l’offre qui va chercher la demande, mais celle ci est à placer à la marge). La planification consistant à anticiper la demande pour créer l’offre en avance. Mais dans ce cas de figure, l’excès d’offre prouve que la demande est satisfaite. La question se pose alors de savoir pourquoi dans les faits, certains ne voient pas leur demande satisfaite malgré l’excès de l’offre ? Etant acquis que la satisfaction de la demande dépende pour ses besoins ou droits fondamentaux, de la réponse de l’offre de main d’oeuvre productive pour y pourvoir.

Mais en inversant le sens, on se trouve effectivement face à une faiblesse de l’offre et un exces de la demande. Donc, on est enclin à penser qu’il faille favoriser l’offre, soit ici donner plus de pouvoir à l’employeur au détriment du demandeur, mais présenté pour son bien à lui.

En remettant à l’endroit le sens des mots, on s’aperçoit que face à l’excès de l’offre d’emploi, c’est du coté de la demande qu’il faut agir, mais cette fois, soit en diluant la demande par rapport à l’offre (donc, diminution du temps de travail), soit en dirigeant l’excès de l’offre sur les secteurs où la demande n’est pas satisfaite (services sociaux), soit les deux.

Mais là, cela exige la mise en place d’un organe régulateur (cf mon article sur les BAL http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/les-bal-citoyens-126665) entre la demande et l’offre, alors même que le système actuel fais exactement le contraire. Bref, une inversion pas du tout anodine.


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