urbanoptic urbanoptic 31 mars 2014 14:06

Depuis 1959 les Français ont toujours choisi les Municipales pour sanctionner le pouvoir en place quel qu’il soit. Plus clairement, ce qui s’est passé Dimanche dernier n’est ni plus ni moins qu’un vote sanction de la part des déçus de la gauche. Plus précisément de la part de ceux qui avaient contribué en masse à l’élection de François Hollande en 2012 en espérant le voir mener une vraie politique de gauche, ce qu’il n’a évidemment pas fait. Au-delà de cette valse des urnes, il y a un vrai problème de fond qui persiste et qu’aucun pouvoir jusqu’ici n’a su régler : celui du fort taux de chômage en France depuis près de 3 décennies. On ne peut s’empêcher de se souvenir de la vague rose aux élections municipales de 2008 alors que Sarkozy venait à peine d’être élu. C’est dire que l’histoire se répète inlassablement de droite à gauche depuis quelques années sans que la France ne trouve une véritable stabilité politique capable de stopper la girouette idéologique trop bien graissée. C’est en même temps la tentation pour une partie de plus en plus importante des électeurs, très certainement lassée par ces échecs à répétition, de rechercher un nouvel axe de recours. A mon avis d’ailleurs, s’il s’était agit d’une élection nationale, ce parti aurait eu toutes ses chances de parvenir au pouvoir dimanche soir. Peu importe ce que puisse penser partisans et adversaires. C’est une réalité à laquelle nous devrions nous préparer dès aujourd’hui malgré la peur qu’elle semble susciter dans la direction des défenseurs les plus acharnés du bipartisme chronique. Il faudra bien à un moment ou à un autre sortir de certains réflexes  d’antagonismes tribaux pour ressouder la Nation sur des objectifs plus collectifs. Il vaudra mieux que ce soit dans ce cas dans un projet républicain de préférence. C’est du destin de la Nation qu’il s’agit et non pas d’une simple question de quelques réussites personnelles éparpillées à la merci des appétits des leaders mondiaux.  Une chose est malheureusement évidente c’est que la France est divisée idéologiquement en deux parties quasiment égales et en marge de ces deux pôles frontalement opposés, ceux qui n’y croient plus ! Ceux qui en ont assez de voir les politiques se chamailler pour le pouvoir et  lorsqu’ils y sont ne font pas grand-chose pour unir les français dans un grand projet. Ceux qui ont l’impression que rien, absolument rien ne va changer pour leur quotidien sans une révolution, sans tout chambouler. Ceux qui sont arrivés au point de saturation et qui n’en peuvent plus de voir un grand pays comme le nôtre en panne de grandes ambitions. Avons-nous une vrai raison de penser que la gauche est seul responsable du chômage ? Pourtant la majorité des chefs d’entreprise sont de droite ! Il serait donc plus probables qu’ils soient plus directement concernés par les licenciements en cascade et l’insuffisance d’investissement qui pourrait impacter sur les créations d’emploi. Ces raccourcis l’un comme l’autre sont évidemment stériles, car l’échec est  beaucoup plus général et touche en profondeur de grands segments de notre système : comme l’éducation, la formation, l’intégration, l’entreprenariat, notre adaptation à la compétitivité internationale, de notre volonté à moderniser notre société....


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