Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 10 avril 2014 16:24

La FAO aurait voulu 44 milliards de US $ de la part des pays riches pour contrer la faim.

APD :
En 2009, l’aide publique au développement des États membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) s’est élevée à 90 milliards d’euros (soit 119,6 milliards de dollars).

On a déjà tellement donné depuis les indépendances (années 1960) !



« Que faire des bénéfices annuels réalisés par les Offices de Commercialisation de Produits Vivriers au titre de la régulation de marché ? ». That’s the question...

Pour tout lecteur informé, cette simple question paraîtra dramatiquement ironique car il sait que, nulle part dans le monde, un seul Office de Commercialisation de Produits Vivriers (Marketing Board for Food Crops) n’a jamais engrangé de bénéfices, n’est jamais parvenu à être rentable.

Alors, me direz-vous, pourquoi poser, a posteriori, une question dont on connaît déjà la réponse négative ?

Tout simplement parce que cette « innocente » question révèle, à elle seule, tous les échecs dont a été victime, durant des décennies (aujourd’hui encore !), l’agriculteur de produits vivriers,premier opérateur privé du marché.

Depuis le début des indépendances, dans les années 1960, les Pays en Voie de Développement (PVD), aidés par les pays développés au titre de l’Aide Publique au Développement [Économique ?] (APD), ont mis en place des Stratégies de Régulation des Marchés de Produits Vivriers via des organismes étatiques.

En théorie, ces organismes devaient acheter des produits vivriers au moment de la récolte, à un prix légèrement supérieur au cours du marché afin de soutenir les prix au producteur, et revendre leur collecte, avant la récolte suivante, à un prix légèrement inférieur au cours du marché pour soulager le consommateur. Toujours en théorie, entre le prix de vente (et de revient) et le prix d’achat, il y avait la place pour réaliser des bénéfices propres à rendre ces organismes rentables.

Or, il n’en fut rien ! Les stratégies commerciales mises en œuvre furent tellement ineptes (par exemple : prix de vente inférieur au prix d’achat, et cætera) que ces organismes n’accumulèrent que des déficits et durent cesser leur activité dite de régulation de marché...

C’est à ce stade que la question initiale prend toute sa valeur.

Si ces organismes avaient eu des stratégies commerciales vertueuses et avaient été rentables, qu’aurait-on fait de leurs bénéfices annuels ? Cette question ne se posa jamais puisque ces organismes n’ont générés que des déficits.

Pourtant, elle aurait dû être posée sur le plan théorique préalablement à la création des Offices de Commercialisation de Produits Vivriers. En effet, toute la stratégie de régulation de marché devait théoriquement bénéficier au producteur de produits vivriers, premier opérateur privé du marché. En conséquence, tout ou partie des bénéfices de ces organismes auraient dû revenir au producteur afin d’améliorer ses revenus et lui permettre de réinvestir dans la production pour améliorer sa productivité ; cercle vertueux.

Les déficits accumulés par les Offices de Commercialisation de Produits Vivriers, pendant des décennies, constituent un gigantesque manque-à-gagner pour les producteurs ! ! !

Mais, ce n’est pas tout. À cette perte il convient d’ajouter tout ce qui s’est « perdu dans les sables » :
1)
L’ensemble des investissements ayant servi à construire des réseaux de stockage.
(lors de l’abandon de la Stratégie de Régulation du Marché, ces réseaux de stockage auraient dû être attribués gratuitement aux associations de producteurs (coopératives) au lieu d’être vendus aux agro-industries et aux commerçants-grossistes)
2)
Fonds financier destiné à assumer le coût annuel d’entretien des stocks (frais de fonctionnement).
3)
Fonds financier annuel d’achat de la collecte de produits vivriers (fonds de roulement).
4)
Cumul des subventions d’État nécessaires au renflouement des déficits accumulés durant des décennies.

Durant un demi-siècle, pour les producteurs, l’ensemble de ces pertes représente des centaines, voire des milliers, de milliards d’Euros ! ! ! Les pays développés, bailleurs d’Aide Publique au Développement [Économique ?] (APD) en ignorent le montant exact...

Les Offices de Commercialisation de Produits Vivriers (Marketing Boards for Food Crops) qui ont survécu à l’abandon de la Stratégie de Régulation du Marché ont été poussés par la FAO, la Banque Mondiale et les autres bailleurs de fonds à gérer des Stocks Nationaux de Sécurité qui ne peuvent garder la tête hors de l’eau que grâce à des subventions d’État.

Mais, cela est une autre affligeante histoire...

Conclusion :

Dans le futur, pour que les agriculteurs de produits vivriers, dans le monde entier, puissent améliorer leur revenu et leur productivité, il faut que les PVD et les pays riches, bailleurs d’APD, consentent à fournir un effort financier aussi gigantesque que celui qu’ils fournirent depuis les années 1960.
Mais, à la condition sine qua non que ce nouvel effort soit un franc succès et non pas un lamentable échec comme ce fut le cas pour le premier.
Les PVD et les pays riches sont-ils prêts à cet effort en faveur de l’agriculteur de produits vivriers,premier opérateur privé du marché ?



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