Guit'z Guit’z 12 mai 2014 19:30

Bien d’accord avec votre souci du « développement personnel » et de la « transmission » ; mais je me méfie des Grecs même quand ils apportent des cadeaux, dit le proverbe.

Je me méfie donc de l’Etat culturel, assez bien critiqué par Marc Fumaroli, puis par Michel Schneider. Et c’est une question d’idéologie plus que de moyens alloués : c’est « l’homme culturel » qui me répugne, pas les Journées du Patrimoine en tant que telles.

C’est toujours l’Etat (l’Administration et le Drapeau) qui rêve d’une culture rayonnante de bonheur et de jeunisme créatif, comme à Berlin et à Moscou jadis. Le Marché a de plus modestes projets consuméristes pour les artistes sans oeuvres que nous sommes tous à ses yeux ; mais ces projets n’en sont pas moins pharaoniques par leur emprise.

Outre un furieux imbécile heureux, ce type d’étatisme culturel génère une mendicité artistique insupportable. Cette idée selon laquelle l’Etat doit tout parce que la société civile ne peut rien me parait, sur le plan artistique notamment, des plus néfastes : redistribution négative (les pauvres paient les loisirs des snobs) et art officiel (donc médiocre).

Et si tel ou tel opéra ferme faute d’auditeurs, c’est parce que le peuple s’en fout bien de l’opéra - et ce n’est pas en sponsorisant des salles vides qu’on suscitera l’engouement des couches populaires pour cet art palatial entre tous.


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