Bernard Dugué Bernard Dugué 6 novembre 2006 11:56

Bonjour à Johan et à tous,

Merci pour cet éclairage supplémentaire. Effectivement, il serait dangereux de ne pas voir l’idéologie insidieuse de l’économisme, ce qui désarmerait, politiquement parlant, le citoyen. Bonne initiative que de citer Smith et cette pensée classique-moderne qui relève d’un humanisme. Le néo-libéralisme actuel n’a rien à voir avec la pensée de Smith qui lui sert pour ainsi dire de cheval de Troie pour se présenter de manière honorable. (clin d’oeil à S Reboul)

L’économisme, et c’est ce que j’ai essayé de montrer en citant Habermas, signe une victoire de l’idéologie dénoncée par Habermas, celle de la technique et de la science, qui, née dans le sillage du capitalisme fordien, s’est déployée dans le contexte du capitalisme non fordien. Autrement dit, la puissance et la science ont été rendue performantes et couplées à un dispositif qui ne répartit plus le bien public car l’économie profite à la classe la mieux placée, alors qu’une sous classe se constitue à l’autre extrémité. En suivant Habermas, l’économisme, c’est un peu le nouvel esprit de l’idéologie insidieuse de la technique et de la science.

Et comme le savait Bourdieu, les rapports de puissance sont médiatisés et réfléchis dans les rapports symbolique. L’économisme idéologique triomphant, c’est la victoire des élites avides de puissance et profit contre la transformation démocratique suggérée par Habermas. C’est un peu ce que j’ai tenté de dévoiler en évoquant trois périodes, 66-80 puis 80-06 et 06- en fait, j’aurais du faire commencer l’avancée économiste en 2000, quand Bush se fait élire.

Cette affaire n’est pas prêt de se terminer

Voir aussi ce billet

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=11447

Impuissance est le maître-mot pour traduire la situation des nations face à la croissance des inégalités dans le contexte d’un capitalisme anti-fordien. Il ne faut pas se leurrer, le processus étant installé depuis plus de vingt ans, bien rôdé et maintenant en vitesse de croisière, doté d’une inertie considérable, les moyens de l’infléchir sont limités. Et comme l’avait dit Mitterrand à propos du chômage, il n’y a pas de solution, tout ayant été testé. L’impuissance concerne les moyens, les instruments dont disposent les nations, avec leur Etat et le système financier. Mais il ne faut pas occulter le vouloir. Y a-t-il une volonté générale de combattre les inégalités et de s’en donner les moyens ? Cette question n’est que rarement posée. Le développement anti-fordien s’accorde assez bien avec l’individualisme. La seule question qui vaille est la suivante. Peut-on concevoir un capitalisme post-fordien, autrement dit un système de développement conciliant efficacité, solidarité et équité ? L’auteur donne son avis. C’est envisageable moyennant un nouvel état d’esprit citoyen et la mise en place d’un système monétaire réformé capable d’atténuer la puissance de la finance.


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