wesson wesson 22 juin 2014 21:14

bonjour Berry,


« C’est bien la CIA qui a pris ses quartiers à Kiev.
Les pieds-nickelés du gouvernement ukrainien ne se permettraient pas d’être aussi arrogants et belliqueux vis-à vis de la Russie s’ils n’étaient pas soutenus à fond par les américains. »

C’est tout à fait exact, mais ce n’est pas incompatible avec ce que j’ai décrit. Est-ce que les USA étaient en Ukraine par l’intermédiaire d’ONG à but politique ? Oui. Est-ce que la CIA a pris ses quartiers ? Oui aussi. Mais sont-ils les déclencheurs réels de tout ce merdier ? Je persiste à penser que non. 

La politique d’Obama, ce n’était pas cela, bien au contraire. Son administration était branchée sur un pivot vers l’Asie, sur une normalisation des relations avec la Russie, et même sur une diminution progressive de la présence de l’OTAN sur tout le territoire Européen (notamment avec l’abandon prévu du Camp Bondsteel - le machin à l’origine de cette création artificielle qu’est le Kosovo).

Mais suite à la prise de la Crimée, qui n’avais pas du tout été ni prévu, ni envisagée, tous les nouveaux entrant de l’OTAN se sont mis à couiner en cœur comme des gorets que l’on égorge, rejouant l’air des chars soviétiques à 1H de distance. Est-ce que les USA pouvaient résister à cela ? Bien entendu que non ou s’en était fait de la crédibilité de l’OTAN. Mais à bien y regarder, leur implication reste minimale. C’est à peine quelques dizaines de troupes qu’ils ont envoyés ça et là, au total peut-être 200. Et en mer noire, ils n’ont en définitive envoyé que des rafiots, dont un y est même resté coincé plus de temps qu’il n’en avait le droit à cause d’une avarie sérieuse de moteur. Et quand aux avions, là encore les USA ont envoyé le minimum, c’est les autres alliés de l’OTAN qui ont fourni le principal, à commencer par la France qui n’hésite jamais à faire voler son rafale là où il n’existe pas vraiment de risque qu’il soit descendu.

Les USA se sont définis comme la puissance de référence du monde, ce qui leur donne bien des avantages mais aussi quelques solides obligations. L’une d’elle consiste à accourir dès lors que l’un de ses récent allié fraîchement converti vient crier « au loup ».
Ensuite, lorsque une machine aussi imposante est lancée, il est bien difficile de l’arrêter. Si les USA se mettaient à ne plus soutenir le gouvernement de Kiev, cela pourrait amener à un certain nombre de défections de l’OTAN en Europe.

C’est pourquoi les USA sont contraint à soutenir le gouvernement actuel de l’Ukraine, uniquement pour rassurer ses alliés de l’OTAN. Mais si les choses se mettent à tourner réellement vilain, j’ai de gros doute sur leur implication au final. D’autant que l’élection récente et inattendue d’un sénateur du Tea Party - ouvertement isolationniste - ne plaide pas en faveur d’une intervention Américaine dans le cas où ça tournerai au vinaigre.



Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe