Gérard Dahan Gérard Dahan 30 juin 2014 14:29

Merci de vos remarques. Quelques réponses supplémentaires :

@ Epicure et Anti gauchiste : Dans nos sociétés, une des choses qui a profondément changé, c’est effectivement, la progression de l’invidualisme et la baisse du sens social.
J’ai essayé de montrer dans ce texte, que les propagandes avaient dues s’adapter à ces changements. Ce qui a pu « convaincre » dans la société nippone des années 40, ne fonctionnerait pas aujourd’hui dans cette même société nippone.

Les motivations au sacrifice ultime sont donc aujourd’hui beaucoup plus individuelles et empruntent considérablement aux « techniques » de dépersonnalisation et de déconstruction personnelle.
Pour convaincre les candidats, il faut abaisser , chez eux, l’importance du monde réel au profit du surinvestissement et de l’idéalisation d’un objectif. Il faut affaiblir les motivations de vie. Il faut glorifier et justifier leur acte auprès de leurs proches.

@ Leypanou @ Scylax : Depuis Von Clausewitz et le concept de guerre totale, une guerre n’est plus seulement militaire et elle se joue beaucoup et aussi auprès des civils et des opinions. Je ne vous ferais pas l’affont de vous rappeler les guerres gagnées militairement et perdues politiquement de la guerre d’Algérie à la guerre du Vietnam.
C’est pour cela, qu’aujourd’hui dans les conflits, les civils, bien plus vulnérables et bien plus accessibles, constituent les principales victimes, bien avant les militaires. L’histoire récente des conflits est la démonstration de l’inversion des proportions entre civils et militaires. Guernica, vous vous en souvenez, fut le 1er bombardement (officiel) de civils... Hiroshima et Nagasaki furent des bombardements de civils. Regardez aujourd’hui les proportions de morts civils et militaires.

Penser aujourd’hui qu’il y a une distinction entre frappe des civils et frappe des militaires est - à mon avis - n’avoir pas perçu ce glissement de ce qu’est aujourd’hui la guerre moderne.

@ soi même : "quand il avait un attentat, les responsables de ces actes se gardaient bien d’en être aussi victimes, et la justice pouvait espèrer faire son œuvre.
Car dans ce cas de figure, celui qui est l’auteur de l’acte par son suicide se soustrait à la justice et protège de ce fait les commanditaires de ses actes.
Comment doit ton dès lors considérer ces actes, comment une réponse désespérée  en propageant une violence aveugle, où un acte de guerre qui consiste à imposer aux autres sa volonté d’avoir raison envers tous contre tous ?« 

J’ai essayé de montrer dans ce texte que ces  »sacrifices ultime« sont d’abord et avant tout des actes de propagande. Penser que ce sont »des actes de désespoir« , c’est accréditer le discours d’apparence de ceux qui les ont envoyé, alors qu’il ne s’agit que de stratégies pensées par des gens qui eux, ne meure pas.
Le poseur de bombe, comme le djihadiste a beaucoup plus d’impact mort que vivant et l’intensité de l’affirmation de ses convictions abondamment diffusé sur Youtube est d’autant plus forte qu’on le sait proche de la mort.

Pour vous répondre, ce sont aujourd’hui les formes que prennent la guerre moderne.

@ Smilodon  : En ce qui concerne la retraite, c’est toujours la problématique du verre à moitié vide et du verre à moitié plein... On peut parfaitement comprendre ce que vous dites et pourtant on remarque également, que la retraite doit être préparée et s’accompagne souvent de dépressions et de ruptures de couples.

Pour ce qui est de l’Islam, Je ne partage pas votre catastrophisme. La principale distinction de l’Islam avec les autres religions me semble être qu’il s’agit d’une religion politique ; d’où la difficulté de faire intégrer le concept de laïcité si cher aux Français.
 »Tout n’est que démographie", je pense que Zemmour citait Gaston Bouthoul, le père de la polémologie (l’étude des conflits). Je suis entièrement d’accord avec cette phrase (à long terme). Il ne faut cependant pas oublier que lorsqu’un pays (quel qu’il soit) accède à un standart de confort, son taux de natalité rejoint celui des pays occidentaux.

On peut presque dire que les taux de natalité élevés sont un signe de sous-développement.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe