Daniel Roux Daniel Roux 21 août 2014 10:12

La réalité de la crise immobilière est bien différente que ce que l’auteur imagine.

C’est quoi l’immobilier ? Un logement pour les uns, un placement pour les autres, une réalité économique dans un environnement fiscal et social complexe pour les financiers, des millions d’heures de travail pour les centaines de milliers de salariés qui y travaillent et pour leurs employeurs.

De plus, l’immobilier est par définition national, non délocalisable et les propriétaires prisonniers de leur investissement, caution de leur solvabilité et donc une source d’impôts faciles pour l’Etat qui n’a pas l’habitude de se contenir lorsqu’il peut se goinfrer.

Le fait est que nous manquons de logements, pour les jeunes qui veulent s’installer, pour les pauvres qui n’ont pas les moyens de payer les loyers dans l’immobilier privé, pour les moins pauvres qui sont contraints de se serrer dans un logement trop petit mais qu’ils ont encore les moyens de payer.

Des logements vides, il y en a beaucoup, mais ce sont des logements à louer à ceux cités ci-dessus, non. La raison est que les propriétaires privés, ceux qui possèdent un ou deux logements ou qui souhaiteraient investir dans le logement locatif sont découragés.

En premier lieu, tous ceux qui ont eu affaire avec des locataires défaillants. Les raisons de ces défaillances sont nombreuses, chômage, divorce, mauvaise foi... Ce n’est pas le propos de ce commentaire. Sachez qu’il faut un minimum de 2 ans de procédures coûteuses (3000€ d’huissier) pour simplement récupéré son bien sans même tenir compte des recours légaux qui peuvent allonger ce délai de 2 ans supplémentaires, voire plus si le locataire entre dans une catégorie « protégée » : 6 mois pour le référé, 6 mois pour le droit d’expulser, 1 an pour obtenir l’aide de la force publique. Que si ce bien est rendu détérioré, les frais de remise en état sont laissés à la charge du propriétaire, l’usure normale est une notion extensive pour les tribunaux (les juges ont intégré l’image du propriétaire forcément riche et abusif). Que les loyers dus sur ces années ne seront pas payés, des lois généreuses permettant à la Banque de France d’annuler purement et simplement une dette locative liée à un besoin primaire, le logement, au même titre qu’un crédit à la consommation octroyé sans vérification préalable de la solvabilité.

En second lieu, tous ceux qui voudraient mais renoncent après avoir entendu les mésaventures de propriétaires flouées par la l’Etat, les lois, la justice et la Banque de France.

En clair, tant que l’Etat, les gouvernements, à travers des lois faussement généreuses, obligera les propriétaires à financer à leurs dépens le logements des locataires en difficultés sociales et financières des locataires dont les propriétaires ne sont pas responsables, l’investissement logement restera trop risqué pour les petits propriétaires qui se tourneront vers d’autres placements.

Cette situation dure depuis des années mais c’est maintenant qu’elle tourne à l’impasse. Plus de logements, plus d’investissement locatif, plus de rentrées de TVA et multiples autres taxes, plus d’emplois et de plus en plus de difficultés à se loger.

Alors bien sûr, si là-dessus des zigotos à la Sarkozy ou des opportunistes comme Hollande (Duflot comme Borlot n’étaient que ministres et donc irresponsables), font exploser les exigences normatives en augmentant de 30% les coûts de construction obligeant les propriétaires à des démarches complexes qui excluent les artisans du processus et allongent les délais, le vase déborde.


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