Roland Verhille Roland Verhille 24 août 2014 15:29

Oui, sans démériter, ni sans avoir plus de mérite que l’infirmière en hôpital, vous avez eu de la chance pour pouvoir être classé dans les 1% les plus riches.

En quoi cela ne serait-il pas juste ? La justice voudrait-elle que vous soit confisquée par l’Etat la plus grande partie de votre capital ? L’utilité commune ne commande-t-elle pas le respect du droit de propriété, celui de la liberté et du sort de chacun, hors de portée de qui que ce soit ?

Ce sont les distinctions sociales, et non les inégalités, que l’article 1er de la déclaration de 1789 prescrit de fonder sur l’utilité commune.

Les sources documentaires utilisées par Thomas Piketty ne semblent pas fonder votre constat d’une aggravation des inégalités. Piketty a beaucoup expliqué l’émergence d’une classe moyenne obtenant une part accrue des revenus et du capital, ce qui d’après lui expliquerait la réduction des parts des plus « riches ». Voyez aussi mon graphique en tête d’article construit à parti des chiffres de Piketty lui-même. 

Je suis autant que vous attaché à la justice, à la concorde sociale, à un régime politique démocratique. Mais si vous pensez que ce sont les inégalités de revenu et de fortune qui mettent tout cela en péril grave, là, je ne vous suis plus. Je considère, après des dizaines d’années d’observation de la vie politique et du fonctionnement de nos sociétés, que ce sont les graves dévoiements de notre démocratie, de nos pouvoirs politiques, qui bafouent ces valeurs auxquelles nous tenons.

Utiliser l’impôt en vue de modifier la répartition des revenus normalement acquis par le travail et obtenus par la gestion normale de ses revenus et de ses dépenses me semble être un détournement du pouvoir d’Etat. Voyez l’article 13 de la déclaration de 1789, selon lequel l’impôt a pour fonction de pourvoir à l’entretien de la force publique et au financement des dépenses d’administration. L’extension à l’infini du concept de dépense d’administration n’est qu’une violation de cet article 13 ayant décidé que le pouvoir de lever l’impôt était strictement limité. Au surplus, tout prouve que pareille politique est vouée à l’échec.

Je suis ravi de m’entretenir avec vous de ces questions.


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