Mélanie 2 octobre 2014 16:58

Pas honte à vous, surtout pas, cette idée d’ âge couperet« passe en boucle sur toutes les antennes dès qu’il est question d’une nouvelle loi sur la retraite. Cela dit, pour être tout à fait complet, il existe bien une limite d’âge dans la fonction publique, au-delà de laquelle un fonctionnaire est automatiquement »rayé des cadres« .
Pour le secteur privé, effectivement, en 2008, un nouveau texte est passé, repoussant à 70 ans l’âge de la »mise à la retraite d’office«  : il stipule que chaque année, une fois atteint au minimum 65 ans et 9 mois, l’employeur doit demander au salarié s’il envisage de partir à la retraite ou pas. En cas de réponse négative (ou une fois que le salarié a 70 ans), l’employeur qui veut faire partir ledit salarié doit le licencier, avec les indemnités qui vont avec.
En ce qui concerne cette idée de »continuer à travailler par égoïsme au lieu de laisser la place à un jeune« , elle peut aussi se discuter : depuis les années 1980, il y a eu plusieurs dispositifs fondés sur ce principe, qu’encourager quelqu’un à partir à la retraite permettrait de créer de l’emploi pour un jeune. Or, chaque fois, on constate que les départs de ces décennies n’ont pas été remplacés et n’ont pas constitué l’appel d’air attendu. Les métamorphoses des méthodes de production sont telles qu’une même tâche peut être assurée soit par une machine, soit par une personne au lieu de trois, etc. C’est du reste ce constat qui a présidé à l’actuel »accord senior« qui lie le maintien dans l’emploi (ou l’embauche) d’un senior à l’embauche d’un jeune, histoire d’essayer de tenir les deux bouts de la chaîne.
Enfin, on pourrait soutenir qu’actuellement, continuer à travailler alors que l’on a atteint un âge disons... avancé contribue à pérenniser un système de retraites quand même encore assez favorable. De fait, ce sont les gens qui travaillent en ce moment qui paient les pensions des retraités actuels. Là encore, c’est une idée très répandue que chacun »cotise pour sa retraite« . Or c’est vrai en ce sens que cela permet d’acquérir des droits, mais c’est faux sur un plan financier : l’argent de nos cotisations sert à alimenter les caisses qui servent les retraites aujourd’hui. C’est ce que l’on appelle un système par »répartition« , à la différence d’un système par »capitalisation", où effectivement les sommes versées constituent une sorte d’épargne pour l’avenir (à la mode anglo-saxonne). 


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe