trevize trevize 1er octobre 2014 16:06

« Le premier qui me vient à l’esprit est une forme « d’exclusion sociale ».
Si vous n’êtes pas comme les autres, vous allez le sentir.
Juste pour montrer, je n’ai pas de télé et je n’aime pas le foot ni les bagnoles ni les portables.
Et bien vous n’imaginez pas le nombre de conversations dont je m’exclus d’office.
 »

Oui, je veux bien, mais face à l’angoisse d’être exclu, l’individu a un choix. Soit il n’achète pas le bidule, et il trouve un autre moyen de faire taire l’angoisse (par exemple en cherchant au fond de lui-même ce qui la cause). Soit il l’achète pour faire comme les autres, il est un mouton et on ne peut pas faire grand-chose pour lui ; certains moutons sont heureux comme tels, qui serions nous pour leur dire qu’ils se trompent et que nous savons mieux qu’eux ce qui est bon ou mauvais pour eux ? D’autres moutons sont tristes et souffrent, ceux-là on peut les aider un peu, mais c’est à eux de faire le gros du boulot. C’est à eux d’abandonner les pratiques qui leur font du mal quand ils se sentent prêt, pas à nous de leur interdire ces pratiques.

Je ne veux pas dédouaner les publicitaires de leurs torts, mais par contre je ne suis pas d’accord pour qu’on leur mette toute la faute sur le dos, en se dédouanant des siennes au passage. Nos désirs, nos pulsions, nos envies préexistent à la pub, qui ne fait que les détourner pour son profit. C’est abject, soit, mais il faut bien comprendre que la défaillance vient du consommateur qui se laisse manipuler ! Si on faisait disparaître la pub demain, les gogos resteraient toujours aussi aisément manipulables et ils tomberaient très rapidement dans un autre piège ; le vrai problème est là.
Si je construis ma maison en paille et qu’elle s’envole au premier coup de vent, est-ce de la faute du vent ? Ou la mienne, d’avoir construit une maison en paille et cru bêtement qu’elle tiendrait le coup ?

Mais oui, je fais porter la responsabilité sur le drogué, bien sûr, puisque c’est lui le responsable ! Qu’il s’en aperçoive ou pas, c’est bien lui qui oriente ses pulsions vers l’objet de son choix (argent, pouvoir, drogue, alcool, jeux, filles, produits à la mode, cinéma, séries télé...). Si être esclave de ses pulsions le fait souffrir, ce n’est pas en faisant disparaître l’objet de son désir qu’il fera partir la souffrance. Enlevez la drogue, il reste le manque. La seule façon de s’en sortir, c’est de comprendre pour quelle raison il est si attiré par l’objet, trouver le noeud du problème qui est toujours en soi, jamais dehors.


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