Thierry SALADIN Thierry SALADIN 26 octobre 2014 21:00

Bonsoir eau-du-robinet,

Je pense qu’il y a une réelle divergence entre nous. Je n’en suis pas surpris, et vous allez voir pourquoi.

Je précise, pour ceux qui en douteraient, que nos échanges depuis hier (le 25 octobre à 16H12) restent parfaitement dans le sujet traité par votre article : la lutte contre le Grand Marché Transatlantique.

Donc vous écrivez que FA a visité environ 80 pays et que...

Le fait qu’il ait visité autant de pays est une chance, mais cela n’intéresse personne d’autre que lui. On ne fonde pas une politique linguistique sur le  parcours personnel d’un homme, fut-il dirigeant d’un parti politique ou sur ses pérégrinations, mais sur une réflexion réelle qui ne m’est pas encore apparue évidente à l’UPR. Loin s’en faut. Une réflexion qui a pour but de se poser la question suivante, et uniquement cette question : qu’est ce qui est souhaitable pour le citoyen lambda ?

Avez-vous regardé la vidéo que je vous mettais en lien dans mon précédent message. La voici de nouveau.

Je crois, et même j’en suis sûr, qu’à l’UPR on n’a pas encore bien analysé la chose et donc compris ce qu’il convient de faire. Et vous en êtes — pardonnez-moi — le reflet, notamment quand vous écrivez :

« Évidement il faut préserver le français au sein des zones francophones du monde, mais cela ne doit pas empêcher aux gens d’apprendre et de parler d’autres langues.  »,

Ça, c’est du baratin. Du baratin, que les autres partis du système UMPS-FN que vous combattez  et moi à vos côtés — emploient aussi et usent à l’envi.

La question, c’est : « Qu’est-ce qu’on fait concrètement pour remédier à la destruction de la langue française ? Qu’est ce qu’on fait concrètement pour améliorer les échanges internationaux en les fondant sur l’équité ?  » Et là, même à l’UPR, la réponse, c’est quoi au juste ?

Je connais très bien le programme de l’UPR, pour l’avoir étudié de long en large pendant tout l’été 2013, précisément après avoir découvert la pétition contre le projet Fioraso. Une pétition que j’ai signée. Et j’ai dit dernièrement devant FA en personne que je n’étais pas encore adhérent à l’UPR pour une seule et très bonne raison, c’est précisément cet aspect linguistique qui n’est qu’effleuré.

Vous dites que « notre position est très claire sur ce sujet  ». 

Ah bon ? Moi, je pense qu’il n’y a pas de position du tout, et même aucune mesure politique ne figure dans le programme. Ou alors vous m’indiquez où elle se trouve afin de :

1)  remettre au goût du jour le fait de parler français en France, à la télé, dans les médias d’une manière générale, en appliquant la loi Toubon et en la faisant respecter (par les agences de pub, les grands magasins et les grandes surfaces...)

2)  en favorisant non pas l’apprentissage de l’anglais au CP, ce qui est une catastrophe, ou en le remplaçant par celui du chinois par exemple (une ânerie souvent entendue), mais un véritable éveil aux langues.

3)  en augmentant la durée des heures d’enseignement du français afin de permettre aux petits Français de bien connaître leur langue et de savoir l’écrire sans fautes à l’entrée en sixième.

4)  en lançant quelques expériences pilotes pour vérifier in situ l’intérêt de l’enseignement propédeutique de l’espéranto, la langue internationale, la vraie, à l’école dès le CM1, en s’appuyant sur le Rapport du Professeur François Grin, qui en 2005 a écrit :

Le scénario « espéranto » apparaît comme le plus avantageux, car il se traduirait par une économie nette, pour la France, de près de 5,4 milliards d’euros par année et, à titre net pour l’Europe entière (Royaume-Uni et Irlande compris) d’environ 25 milliards d’euros annuellement. (p.7)

Les fréquentes réactions de rejet à l’égard de l’espéranto rendent impraticables la mise en œuvre à court terme du scénario 3.

 Il peut par contre être recommandé dans le cadre d’une stratégie à long terme à mettre en place sur une génération. (p.7)

Deux conditions sont toutefois critiques pour son succès : premièrement un très gros effort d’information afin de surmonter les préventions qui entourent cette langue — et qui sont en général basées sur la simple ignorance — et d’aider les mentalités à évoluer ; deuxièmement une véritable coordination entre États en vue de la mise en œuvre commune d’un tel scénario. (p.7)

Quatre-vingt cinq pour cent de la population de l’Europe des 25 y a un intérêt direct et évident, indépendamment des risques politiques et culturels que comporte l’hégémonie linguistique. (p.7)

 

Vous voyez, il y a du travail à faire dans ce domaine à l’UPR...


Bien cordialement et pardon d’avoir été long.

Thierry Saladin

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