antyreac 1er novembre 2014 11:11
Dérive communiste

Mais le 17 février 1959, Fidel, celui que l’on commence à surnommer Lider Maximo(Chef suprême en espagnol), devient premier ministre avec un pouvoir quasi-dictatorial... Le guerillero liquide sans attendre les partisans de l’ancien dirigeant au terme de procès expéditifs. Mêmes dans les dictatures latino-américaines, cette brutalité ne manque pas de surprendre.

Le 17 mai 1959, le gouvernement cubain décrète une réforme agraire. Washington commence à manifester son inquiétude devant la dérive socialiste du régime, à un moment où la « guerre froide » entre États-Unis et Union soviétique est plus intense que jamais. Cette inquiétude grandit avec la visite à La Havane, en février 1960, d’Anastase Mikoyan, vice-président du Conseil de l’URSS, et le rétablissement des relations diplomatiques entre Moscou et La Havane.

À l’instigation de son frère Raul et de Che Guevara, en charge de l’économie, Fidel Castro franchit un nouveau pas et annonce le 7 août 1960 la nationalisation des grandes plantations sucrières, sur lesquelles repose l’économie de l’île. La moitié sont liées à des capitaux nord-américains. Il s’ensuit à Washington de nombreuses protestations auprès du président Dwight Eisenhower. Celui-ci ouvre les bras aux premiers réfugiés et décrète un embargo : les entreprises américaines et alliées sont sommées de ne plus commercer avec Cuba.

Tout se corse en 1961 : le 3 janvier, Washington rompt ses relations diplomatiques avec La Havane. Quelques mois plus tard, le 16 avril 1961, tandis que John Kennedya succédé à Dwight Eisenhower à la Maison Blanche, un groupe d’opposants tente de renouveler l’exploit de Castro en débarquant sur une plage, la baie des Cochons, avec l’appui de la CIA (services secrets américains) et l’accord du président américain. C’est un échec sanglant. Le 2 décembre 1961 enfin, Fidel Castro franchit le Rubicon et se déclare ouvertement marxiste-léniniste.

En pleine guerre froide, Cuba se rallie donc à Moscou et devient le premier pays communiste de l’hémisphère occidental. L’année suivante, l’Union soviétique de Nikita Khrouchtchev, poussant son avantage, entreprend d’installer chez sa nouvelle alliée des missiles à tête nucléaire dirigés contre les États-Unis. Il s’ensuit un bras de feravec le président américain qui tourne à l’avantage de celui-ci.

Suite au fiasco de son économie socialisée, Cuba va tomber très vite dans une complète dépendance de Moscou pour ses approvisionnements. Cela ne va pas empêcher Castro de conserver le pouvoir jusqu’en février 2008, figeant l’île dans un système étatique et autoritaire d’un autre âge.



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