devphil30 devphil30 4 novembre 2014 19:01

Ce type d’expérience a été tenté en Angleterre entre 1795 et 1834 sous le nom de loi Speenhamland permettent un revenu minimum.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_de_Speenhamland

Les résultats furent mauvais car le capitalisme en profita pour baisser les salaires car les gens avaient déjà un revenu minimum.

Karl Polanya a fait une critique acerbe de cette loi , critique un peu forte mais la base du système était bonne , le capitalisme a perverti cette loi pour les pauvres.

"La société du XVIIIè siècle résista inconsciemment à tout ce qui cherchait à faire d’elle un simple appendice du marché. Aucune économie de marché n’était concevable qui ne comportât pas un marché du travail ; mais la création d’un tel marché, en particulier dans la civilisation rurale de l’Angleterre, n’exigeait rien de moins que la destruction massive de l’édifice traditionnel de la société. Durant la période la plus active de la Révolution industrielle, de 1795 à 1834, la loi de Speenhamland permit d’empêcher la création d’un marché du travail en Angleterre...En Angleterre, et la terre et la monnaie furent mobilisées avant le travail. Ce dernier était empêché de former un marché national par de strictes restrictions juridiques qui affectaient sa mobilité physique, car l’ouvrier était pratiquement attaché à sa paroisse...La loi de Speenhamland visait à un puissant renforcement du système paternaliste de l’organisation du travail tels que l’avaient légué les Tudors et les Stuarts. Les juges du Berkshire, réunis le 6 mai 1795, en un temps de grande détresse, à l’auberge du Pélican, à Speenhamland, près de Newbury, décidèrent qu’il fallait accorder des compléments de salaires conformément à un barème indexé sur le prix du pain, si bien qu’un revenu minimum devait être assuré aux pauvres indépendamment de leurs gains...Jamais mesure ne fut plus universellement populaire. Les parents étaient libres de ne pas s’occuper de leurs enfants, et ceux-ci ne dépendaient plus de leurs parents ; les employeurs pouvaient réduire les salaires à volonté, et les ouvriers qu’ils fussent occupés ou oisifs, étaient à l’abri de la faim ; les humanitaristes applaudissaient la mesure comme un acte de miséricorde - sinon de justice -, et les égoïstes se consolaient volontiers à la pensée que, si elle était miséricordieuse, du moins elle n’était pas libérale ; et les contribuables eux-mêmes furent lents à comprendre ce qu’il adviendrait de leurs impôts dans un système qui proclamait « le droit de vivre », qu’un homme gagnât ou non un salaire lui permettant de subsister. A la longue, le résultat fut affreux...Speenhamland se proposait d’empêcher la prolétarisation du petit peuple, ou, du moins, de la ralentir. le résultat en fut tout simplement la paupérisation des masses, qui, en cours de route, perdirent presque forme humaine.En 1834, la réforme de la loi sur les pauvres élimina cet obstacle au marché du travail : le « droit de vivre » fut aboli...Si Speenhamland avait empêché l’apparition d’une classe ouvrière, celle-ci se constituait désormais avec les pauvres au travail sous la pression d’un mécanisme inhumain. Si, avec Speenhamland, on avait pris soin des gens comme de bêtes sans grande valeur, on attendait désormais qu’ils prissent soin d’eux-mêmes, et cela, avec toutes les chances contre eux. Si Speenhamland avait abusé des valeurs de la localité, de la famille et du cadre rural, désormais l’homme était coupé de son foyer et de ses parents, arraché à ses racines et à tout milieu qui eût un sens. Bref, si Speenhamland, c’était le pourrissement de l’immobilité, le risque était désormais de mourir de froid."

Philippe


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