Voltaire Voltaire 23 novembre 2006 17:43

Cet article pose très clairement le problème du positionnement idéologique du PS. J’ajouterai que l’on pourrait en faire de même pour l’UMP.

Le vote du TCE a été un révélateur profond des divergences profondes qui existent au sein de ce parti. Bien qu’il y ait toujours eu des courants au PS, l’absence de débat d’idée après ce vote, et le rafistolage opéré pour la présidentielle, ne peut masquer le problème profond de cohérence et de vision commune actuel.

A l’UMP, ce problème existe aussi (il existe des divergences profondes entre libéraux-atlantistes Sarkozystes et les neo-gaullistes), mais traditionnellement, la cohérence de ce parti est asurée par la personalité de son chef, ici Nicolas Sarkozy (alors qu’au PS, l’idéal prime).

Quant à l’UDF, sa situation est absolument étonnante. Ce parti traditionnellement de droite modérée a opéré en 2 ans une mutation profonde, sous l’impulsion de François Bayrou, et trouvé une cohérence remarquable dans un discours progressiste social-démocrate, qui n’est plus contesté que par une minorité d’élus locaux traditionnels représentants 15-20% du parti, sous la bannière de de Robien (pour avoir eu l’occasion de rencontrer quelques députés UDF récemment, j’ai été stupéfait de les trouver aussi bien dans leurs baskettes, comme ci ce nouveau positionnement était celui qu’ils avaient attendu depuis bien longtemps... les élus UMP et PS m’ont parus nettement moins à l’aise...).

Ceci étant, je n’imagine pas l’UDF se renier sur le TCE, mais sa position favorable au traité a toujours été défendue comme un « faute de mieux », considérant que l’Europe allait dans le mur si on ne révisait pas le fonctionnement des institutions de façon urgente. Il semble que Bayrou ait « acté » le non, et propose une nouvelle mouture de ce traité qui puisse satisfaire la part de français qui a voté « non » non pas contre l’Europe mais contre une Europe trop libérale. Attendons donc de voir cette nouvelle mouture.

Il faut enfin rappeler que la commission européenne s’est politisée en adoptant la couleur de la majorité du parlement européen (après accord du parti socialiste et parti populaire, refusé par les démocrates libéraux de Bayrou), ce qui explique certaines décisions récentes, aors qu’aupravant la commission était plus neutre. Le parlement européen demeure plus modéré car les centristes ont un rôle déterminant (ni la gauche ni la droite n’a la majotité absolue), mais ce sont les gouvernements qui ont en général le dernier mot sur les décisions européennes.


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