Rounga Rounga 14 novembre 2014 22:46

Ils prêtent, mais avant ils ne prêtaient pas. C’est donc qu’un élément les a fait changer, et cet élément se trouve dans la société, dans le processus de sociabilisation qui s’est fait au contact de ses semblables et de ses parents. Au contact de la société, donc. Un enfant qui aurait survécu depuis sa naissance sans contact avec des humains ne se mettrait pas, en cas de contact soudain avec des êtres civilisés, à partager.

Il semble que vous fassiez une confusion entre état de nature et sociétés primitives. L’état de nature, tel qu’il a été conceptualisé par les Lumières, c’est l’Homme avant la société. Les sociétés primitives sont déjà organisées socialement, ont déjà développé une culture. Mais l’état de nature, on n’en trouve aucun exemple, ou alors c’est un être incapable de se sociabiliser, ce qui infirme la thèse d’un contrat qui fonderait l’organisation en société (l’idée même d’un contrat, quand bien même elle serait confusément conçue, implique la préexistence de la société, ce qui rend cet établissement impossible, pré-supposant ce qu’il est censé mettre en place). Voilà pourquoi je dis que l’état de nature de l’être humain est la société.
Passons maintenant à la bonté supposément innée de l’homme. Si une telle chose était vraie, et que par conséquent c’est la société qui est la cause de la méchanceté humaine, la conclusion à en tirer est qu’il faut quitter la société. C’est une vision éminemment pessimiste, car elle ne permet pas l’amélioration de la société, qui porte en elle le germe du mal. Revenir au communisme des sociétés primitives n’est plus possible avec une densité de population telle que la nôtre, qui exige une organisation industrielle pour subvenir aux besoins de tous. Une société primitive de type communiste ne peut sans doute exister que dans des zones où la faune et la flore prodiguent une quantité de nourriture suffisante pour une densité humaine pas trop élevée, sinon cela implique la guerre pour la subsistance (le primitif n’a pas conscience de l’universalité du genre humain), et donc une organisation hiérarchique qui brise le bel égalitarisme des origines. Considérer, en revanche, que la société a pour raison d’être de rendre l’Homme bon, est beaucoup plus optimiste, puisque cette vision des choses laisse entrevoir une voie de sortie qui ne nécessite pas une catastrophe.
Et pour finir, j’ai été élevé de manière strictement athée, et jusqu’à mes 22 ans je ne savais que très confusément qui était Jésus. Donc pour « la soupe pédocriminelle depuis ma naissance », vous repasserez. Apparemment, pour vous, « faire des raisonnements », c’est recracher ce que tonton Marx et tonton Engels ont dit.

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