kalachnikov lermontov 20 janvier 2015 02:41

@ LLS

Tous les idéaux fonctionnent sur un canevas sommaire.

. je souffre (physiquement ou psychiquement ou moralement ; cette souffrance est peu rationalisée ; elle peut être inconscientisée, implicite dans le discours - c’est sa base - mais pas formulée. Mécaniquement, il y a le désir-réflexe d’en finir avec cette souffrance et celui de trouver un cause à cette souffrance.)
- parce que x (les Juifs, par exemple. Ou les Riches. Etc).
- la supression de x est supposée entraîner la fin de l’état de mal être.

C’est toujours par ce biais que les foules sont guidées. Mais bon, il y a des gens qui m’ont déjà soutenu que les foules de France en 1789 étaient philosophes !

La base d’action de ceci, ce qui permet le mouvement, c’est le principe du plaisir/déplaisir.
Un des autres ressort d’action, qui s’appuie sur le m^me principe, est châtiment/récompense.

Le cas de l’hitlérisme est typique. Les Juifs étaient plus ou moins explicitement pointés comme cause ; les Juifs étaient le problème, de fil en aiguille l’extermination devint la solution. Mais lorsqu’on regarde ’le triomphe de la Volonté’ et le discours de Hess, que dit-il ? Il promet la Paix (ils sont tous armés !) et la réunion de la Grande Allemagne ! (je ne creuse pas ce point ; il s’agit de l’abolition de ce qu’on nome à tort conscient/inconscient dans l’être, la promesse de l’Unité). Mais c’est la récompense.

Vous trouvez toujours cette récompense. Le Paradis avec ses Vierges, le lendemain qui chante, la Prospérité, etc.

Et le tout passe en zappant la logique et la rationnel, via des symboles (les archétypes jungiens, si vous voulez). De façon empirique et quelquefois travaillée.

Si vous relisez les discours de Sarkozy, vous remarquerez qu’il trace implicitement un ’inassimilable’ : la cause de tous les marasmes. Et vous pouvez voir des années après comment cela a frappé la psyche : ’feignant de fonctionnaire’, ’assisté’, etc.

Pour ces jours-ci, il m’apparait évident que les Musulmans sont érigés comme problème. Et cela survient après un temps de fabrication de la question musulmane. Comme à une autre époque on a fabriqué la question juive. Suggérer la déportation, que ce soit délibéré ou accidentel, c’est déjà un pas vers la solution= elle monte de l’insconcient. Il manque la récompense. Lorsque ce dernier point surgira dans l’espace public (retrouver la quiétude originelle, par exemple, la Douce France), le fruit sera mûr. On ne peut rien faire en ces cas, car c’est comme une crise de somnambulisme ou une hypnose collective ; la conscience morale est suspendue un temps et il y a exutoire.

Selon mes études, 10 % du groupe est insensible à tout cela ; une autre frange de 10% constitue les meneurs. Et les 80% entre sont une force d’appoint.

D’un autre côté, parler de cela est peu utile ; car on n’écoute pas, le Désir ne veut pas. Il ya des gesn qui ont compris tout ce qui alalit venir avant guerre, savez-vous. Brecht, par ex ; Musil, Zweig. Bref.

C’est du reste, une des raisons fondamentales pour lesquelles je n’aime pas Soral ; Quand on a l’esprit superficiel, il vaut mieux ne pas agiter certaines choses. Parce qu’elles risquent de faire sortir des monstres qui vivent tapis dans le coeur de l’homme.


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