Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 20 janvier 2015 18:15

@ Philouie
 
Je pense que votre enthousiasme et votre habileté à opérer des liens, des associations, des assimilations met votre raisonnement en danger au sens où vous risquer de rebuter le lecteur honnête qui voudrait bien mais ne peut vous suivre.
Autrement dit, je me trouve face à des sauts logiques que je ne peux réaliser et dès lors, je perds le fil de l’argumentation.
 
Pour le moment, je ne vois toujours pas pourquoi le meutre rituel serait un schéma auto-victimaire.
Car le point de départ de ce dernier est le fait de se faire violence à soi-même, étant entendu que la notion de soi-même peut être relativement extensible (cf. ma discussion avec hervé Hum sur le fil de la première partie de l’article).
Or, cette violence initiale que l’on s’inflige à soi-même, je ne le vois tout simplement pas dans le meurtre rituel. donc je coince.
 
"Mais en tout état de cause, ce meurtre, qui permettra d’accuser l’autre, c’est bien soi-même qui en est l’auteur, consciemment ou inconsciemment, et c’est bien un crime du « pouvoir ».« 
 
Là c’est pire encore, je n’arrive plus du tout à organiser le sens. Qu’avez-vous voulu dire ?
 
Je retrouve le fil avec Charlie Hebdo où, selon vous, le pouvoir est responsable direct ou indirect de l’attentat. Je pense que je peux accepter cette position mais notez bien que seule l’option
1 (le pouvoir organise l’attentat lui-même) ressortit au schéma auto-victimaire. L’option 2, où il y a une réaction suscitée mais pas consciemment recherchée par le pouvoir, n’entre pas dans la catégorie du schéma victimaire tel que je le conçois.
 
Il faut l’intention délibérée, soit en mode LIHOP (on s’appuie sur la motivation spontanée de l’autre que l’on manipule pour qu’il passe à l’acte) soit en mode MIHOP (on fabrique délibéremment la motivation agressive de l’autre à son égard).
 
 » l’enfant qui titille ne le fait pas pour jouer la victime. il EST la victime. c’est son sentiment de toute puissance et de négation de l’autre qui le pousse à agir ainsi. Son acte est pulsionnel, il n’est pas raisonné."
 
Ici, de nouveau, je ne comprends rien. Le manipulateur n’est pas victime de sa volonté de puissance ou quoi que ce soit de cet ordre (et même si c’est le cas, ce n’est pas une lecture pertinente dans le contexte de notre discussion). Le manipulateur engendre une situation qui le fera passer pour victime. Avant l’agression de l’autre, il n’est pas encore victime. C’est l’agression de l’autre qui le transforme en victime auprès d’un public qui lui est alors tout acquis. C’est ça le pouvoir victimaire dont il veut bénéficier.
 
Ce que je vois, c’est que vous voulez plaquer un schéma très intéressant (celui de la castration au sens psychanalytique, cad, ce qui met un terme à la toute puissance de l’enfant et constitue l’acte éducatif premier) sur le schéma auto-victimaire mais ça ne colle pas, je suis désolé.
 
On pourrait essayer d’en reparler sur le versant sacrificiel (mais nous avions échoué à conclure quoi que ce soit de solide la dernièire fois) mais je suis convaincu que le schéma auto-victimaire est étranger à la chose, sauf peut-être, bien sûr, sous le rapport de la toute puissance elle-même puisqu’il en est une des ses expressions la plus aboutie
 
Mais précisément, en tant que tel, le schéma auto-victimaire n’inclue pas DU TOUT le choc en retour du réel. Il est fabrication toute puissante d’une réalité manipulatrice.
 
Bref, je ne peux vous suivre ici dans vos tentatives de mise en correspondance.
Tel que je le vois, pour le moment, ça ne marche pas.


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