Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 24 janvier 2015 15:05

@ Philippe Vergne
 
Je crains (rassurez-vous c’est une formule) encore une fois que nous nous soyons mal compris ou alors vous êtes bien peine pour me donner une définition officielle (et qui fasse autorité) de la paranoïa dans laquelle l’agression délibérée de soi en vue d’acquérir statut et pouvoir victimaire apparaîtrait en tant que CRITERE.
 
Vous reconnaîtrez je pense que la citation de Racamier, même si elle n’est pas dénuée d’intérêt, n’est ni une définition à proprement parler de la paranoïa, ni surtout l’énoncé de l’idée que « l’agression délibérée de soi en vue d’obtenir statut et pouvoir victimaire » serait ce qui caractérise le fonctionnement paranoïaque.
 
Je respecte le travail de Racamier mais son INTERPRETATION du fonctionnement paranoïaque est non seulement discutable, on peut légitimement s’y opposer car les alternatives ne manquent pas.
 
Simplifions le champ des possibles.
Dans mon précédent message j’ai indiqué que je souhaitais une définition qui fasse autorité, j’ai même précisé « officielle ».
Je vous propose que nous regardions de ce côté-ci.
Comme malgré tout, par égard pour les autres lecteurs, nous ne pouvons rester indéfiniment dans l’abstrait, je me permets de vous indiquer d’emblée que la définition que donne wikipedia est plutôt de bonne facture mais ne mentionne absolument rien (pour ce que j’en ai vu) qui soit structurellement équivalent au schéma auto-victimaire.
 
Idem pour l’encyclopédia Universalis avec un article assez fin de Postel sur lequel je reviendrai.
 
Idem enfin pour les manuels standards de psychiatrie ou les classifications internationales.
Le schéma auto-victimaire, sous quelque forme qu’il se présente, N’EST PAS CARACTERISTIQUE de la paranoïa.
Point barre, comme on disait à la fin du millénaire précédent smiley
 
Maintenant, on peut s’attarder sur ce qui, dans la citation de Racamier, vous fait penser au schéma auto-victimaire.
C’est bien sûr le fait que le sujet semble rechercher activement la situation où il se trouve persécuté.
Le fait que l’origine et la cible du mécanisme d’agression soit une seule et meme personne constitue une similitude avec le schéma auto-victimaire.
 
Sauf que dans le premier cas, l’entourage participe de la « victimisation » du sujet (dans sa perspective paranoïaque) alors que dans le second, l’entourage prend fait et cause pour le sujet et le traite avec tous les privilèges afférents au statut de victime.
 
Cette différence fait toute la différence.
 
Postel indique dans son article que "J. Lacan, enfin, a bien insisté sur la valeur de châtiment inhérente au système de persécution paranoïaque où s’est enfermé le patient. Il s’agirait d’un châtiment inconsciemment désiré, donnant finalement un sens autopunitif à la paranoïa."
 
Il me semble que cela concorde bien tant avec ce que je crois devoir retenir de la citation de Racamier et avec l’idée que, justement, nous nous trouvons bien dans le cas où le sujet est en rapport de force avec l’entourage dont il « subit » ce qu’il vit comme des agressions, ce qui bien sûr, le prive complètement de ce qui est le fruit de la position victimaire : la bienveillance et l’aide d’une assistance (sic) acquise à sa cause de victime reconnue comme telle.
 
Bref, pour conclure, l’assimilation que vous tentez entre schéma auto-victimaire et paranoïa apparaît pour le moment infondée.

 







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