Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 26 janvier 2015 18:27

Concernant Médée je suis réticent à y reconnaître un schéma auto-victimaire car, agissant par vengeance, elle tue en fait les enfants de Jason. On pourrait dire que ce ne sont déjà plus les siens et c’est cela qui lui permet de les tuer. Elle n’opère donc pas un sacrifice, seulement un massacre au sens où ce qui est tué a) n’est déjà plus sien b) est devenu insignifiant à ses yeux c) n’est pas offert à une transcendance. On est dans la violence horizontale que Girard a magistralement analysée sous l’angle mimétique.

Je suis d’accord, il serait prématuré de postuler que celui qui mobilise le schéma auto-victimaire est un sujet pervers. Ce n’est pas exclu mais ce n’est pas nécessaire.
Par contre je ne suis pas sûr d’avoir saisi votre position concernant le bénéfice social. Mon postulat est que (sauf pour les sages en état de « no self ») nous sommes constitutivement dépendant du miroir social, donc il y a toujours des bénéfices ou des dommages qui viennent en conséquence de nos actes. Il me semble que les pervers et les paranoïaques n’y sont pas a priori étrangers.

Mais au final, je suis d’accord avec votre conclusion, il y a beaucoup de confusion dans ce qui nous est proposé plus haut sous le rapport paranoïa et perversion, d’autant plus qu’il y a peu ou pas d’arguments, seulement une conviction martelée. Je n’ai pas vu une seule raison de changer mon regard sur le schéma auto-victimaire que pour le moment je tiens pour autonome, cad, sans lien nécessaire avec une structure de personnalité particulière.


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