Céline Ertalif Céline Ertalif 10 mars 2015 18:19

@Michel DROUET et surtout à @Gros macho qui m’a répondu en commentaire sur ton article d’hier : « Ces sujets sont sans intérêt pour nous. Nous ne les maitrisons pas. Ce qu’il nous faudrait, c’est retrouver la démocratie comme au Moyen-Age. » Je recommande d’abord à tous de lire l’article derrière ce lien.


L’objectif de mon article, c’est de dire quelque chose d’utile, c’est-à-dire de comprendre ce qui se passe réellement derrière les débats sur la réforme territoriale. Ce n’est pas facile car il y a effectivement une complexité institutionnelle, des liens financiers entre les collectivités et l’État, sans parler de la fiscalité locale qui rend vraiment difficile la compréhension. Pourquoi le passage à la dimension communautaire avance-t-il aussi lentement, malgré la volonté unanime des politiques nationaux ? Eh bien d’abord parce que les élus locaux sont hostiles, et ils le sont pour une raison tabou dans la présentation des débats : on va les mettre au rencart de manière plus nette, mais on ne le leur dit pas. Ils ne dirigent effectivement rien, mais ils ne pourront même plus en donner l’impression.

Défendre la commune comme lieu ultime de la démocratie, comme l’a fait André Chassaigne à l’Assemblée, me paraît guère crédible. Le problème est bien de maîtriser collectivement la chose publique. Les mots communauté et communautaire seraient-ils en train de se faire détourner comme celui de démocratie ? Ce sont les communautés qui protègent les individus, pas les institutions. Dire que « le système économique et les marchés œuvrent en coulisse », c’est dire que le système institutionnel ne s’occupe plus de faire fonctionner la communauté, mais de la chloroformer et de dévorer ses enfants.

Ma conviction, c’est que la démocratie locale a un bel avenir, que la politique spectacle de masse avec des possibilités d’action à grande échelle réservées à quelques puissants mais réduites à rien pour les citoyens n’a pas grand chose à voir avec la démocratie. La démocratie ne peut pas se réduire à l’illusion électorale, elle nous fait rêver, elle porte en germes les tempêtes à venir.

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