Aristide Aristide 21 mars 2015 17:01

@Jean-Yves ARCHER

Vous parlez des hausses d’impôts de 2012, déduisant que la croissance en avait souffert. S’il est incontestable de constater que la croissance a subi une baisse postérieurement aux hausses d’impôts, je suis tout de même assez surpris de votre conclusion.

La corrélation est évidente. Le taux d’impôts a augmenté, le taux de croissance a baissé, l’un ayant précédé l’autre, quoi de plus logique que de dire que l’un a provoqué l’autre. Là, je suis plus sceptique, transformer sans aucun argument la corrélation en causalité est source de biais dans l’analyse du sujet. Ce même professeur d’économie qui nous disait de nous méfier des prévisions, avait aussi attiré notre attention sur la confusion fréquente entre corrélation et causalité. C’est d’ailleurs assez logique pour la plupart des « analystes » de se contenter de la corrélation de phénomènes quelconques pour en déduire à tort de leur lien de cause à effet. Il donnait un exemple assez savoureux sur la corrélation étroite entre la longueur moyenne des jambes de pantalon et le nombre de moustiques, l’esprit simple pourrait facilement déduire que l’augmentation du nombre de moustiques fait raccourcir les pantalons. L’esprit un peu moins simple comprend vite que c’est la chaleur qui explique ces deux phénomènes.

Dans notre cas, n’est il pas vraisemblable que cette hausse d’impôts et baisse de la croissance ne soit que les effets retardés par notre système de la crise de 2008. Hausse d’impôts indispensable pour équilibrer les comptes en période de faible croissance et baisse de la croissance par effet retard sur notre économie de la crise de 2008 et ses suites.

Je ne sais pas si mon « analyse » est correcte. Par contre je suis persuadé que nos politiques peuvent au mieux accompagner les phénomènes qui les dépassent largement. Ils s’agitent, ne cessent de parler du chômage, de la croissance et la dette et autres indicateurs faciles tel le PIB, mais ont-ils vraiment les moyens de faire « infléchir » ces indicateurs. J’en doute. Tout le monde a pu constaté que la fameuse inflexion de la courbe du chômage est passé à la trappe dés que le pouvoir s’est aperçu de l’inefficacité de son action. Que n’entends t’on les futurs dirigeants dirent que quand ils seront là, on verra ce que l’on verra.

Je sais que ce discours défaitiste sur la place du politique dans l’économie dénote avec toutes les augures qui savent ce qu’il faudrait faire : des ultras libéraux avec leurs « réformes structurelles » aux ultras keynesiens avec leur « relance par la dévaluation », en passant par tous les tenants d’une nouvelle « croissance écologique » ou « la relance de la consommation intérieure ». 

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