Ostramus 23 mars 2015 19:34

@logan

Je sais que les chiffres de Chouard sont faux tout simplement parce qu’aucun historien ne détient de données précises sur les catégories socio-profossionnelles et la démographie de l’époque. Vous faites une erreur d’interprétation en croyant que parce que je dénonce l’absence de source chez un contradicteur de Chouard, je défends les chiffres qu’il avance, or la logique n’est pas binaire n’induit pas de réciprocité. Je suis aussi sévère envers Chouard pour ses inexactitudes historiques qu’envers l’auteur de l’article.
Cependant, ce n’est pas parce que Chouard ferait une erreur, que la totalité de son propos sur les avantages de la démocratie athénienne s’en trouverait mis en défaut sachant que cela ne constitue qu’une avantage présumé du régime de l’époque, qu’il entend défendre comme un frein aux dérives capitalistes par une représentation statistique plus fidèle de la population. Or, en la matière, les lois mathématiques des grands nombres lui donnent raison, de surcroît parce qu’elles sont tous les jours appliquées par les instituts de sondage de l’opinion publique. Aucun autre système politique ne permet une représentation aussi précise du peuple avec une marge réduite à seulement 3 %. Au passage, l’instauration d’un tel régime hypothéquerait la propagation des idées du Camp du Mâl sachant qu’il serait minoritaire et que l’abstention ne pourrait pas jouer en leur faveur, soit un aspect souvent oublié par les adversaires de Chouard (notamment parce que la gauche pourrait également être minoritaire, comme de par hasard).
En outre, Chouard a plusieurs fois répété dans de nombreuses vidéos (ce qu’il est possible de savoir en l’écoutant plutôt que de jouer à la Gestapo en cherchant avec qui il parle) qu’il ne demandait que ça d’être contredit de sorte à améliorer son argumentaire. La reconnaissance de ses torts en invitant les gens à le corriger n’est pas spécialement un critère constitutif du fascisme qui considère avec peu de cas ce genre de démarche dialectique.
Démarche que l’auteur du blog des Morbaks Véners ne fait pas, pour ne citer aucun chiffre, aucun livre, aucune étude (en ayant aucune honte à livrer pour source une misérable vidéo de 42 secondes), et dont la seule intention est de ruiner la réputation d’un homme, et par la même, discréditer tout son travail, alors que le tirage au sort n’a rien avoir avec quelque camps que se soit. Si Chouard se trompe, au moins est-il possible de lui donner le crédit de faire la population s’intéresser à la Grèce antique, au fonctionnement de nos institutions, et plus largement, à lire. Malheureusement, la gauche semble plus apte à condamner les intellectuels, à procéder à des vindictes modernes, alors qu’il serait infiniment plus avisé de citer des intellectuels de gauche, ce que Chouard fait aussi d’ailleurs. Et c’est là la source de votre ire puisqu’il démontre que la curiosité et l’esprit critique ne sont pas des idéologies, encore moins des compétences exclusives à la gauche.

« Sur quelle base réelle et historique Etienne Chouard fonde son idée comme quoi le tirage au sort serait meilleur ? »
Il base l’essentiel de sa réflexion sur la multitude d’exemples historiques listés dans les livres de Yves Sintomer, Bernard Manin, David Van Reybrouk ou encore Francis Dupuis. Ainsi, on s’aperçoit que l’exemple athénien n’est en rien un modèle pour être une apparition parmi d’autres de cette méthode d’attribution du pouvoir. Ce n’est pas parce que vous ignorez ces travaux (probablement parce que ces gens n’ont jamais fait de conférence avec E&R, dommage pour les gens de votre espèce), que cette base n’existe pas comme vous dites, et ce n’est pas parce que la gauche ne possède pas cette solution dans son arsenal idéologique que cela en demeure invalide sur la seule base d’une analyse dogmatique. Un regard empirique sur l’histoire du monde montre que les précédents régimes comportent quantités de défauts, alors que celui du tirage au sort n’a été employé que de manière limitée et ponctuelle, accusant quelques vertus, et que ce faisant, cela mérite de s’interroger sur le profit de l’appliquer à plus grande échelle.

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