Philippe VERGNES 1er avril 2015 08:54

@ philouie,


Vous dîtes philouïe 31 mars 10:43 : « Dolto disait : il suffit que l’enfant dise ’non’ ».

C’est dommage que cela tombe sur vous, mais j’attendais justement qu’un « couillon » me cite Dolto pour illustrer le problème de fond que dénonce cet article. C’est-à-dire la négation des violences sexuelles niées par la psychanalyse orthodoxe (et non pas par la psychanalyse groupale et familiale... bien au contraire).

Voyons ce que nous dit Dolto à ce sujet et le site de l’Institut de Victimologie qui regroupe un réseau de professionnel comptant parmi les plus compétents en France sur la question des traumatismes :

« La psychanalyse a longtemps privilégié la théorie du fantasme, tournant le dos à la réalité traumatique. Le complexe d’Œdipe a parfois nui aux enfants victimes de l’inceste inversant les responsabilités. S’il serait normal qu’un jeune enfant éprouve des sentiments de tendresse non sexualisé pour un parent, que penser si on attribuait un viol à un fantasme œdipien ?... Cette interview de Françoise Dolto à la revue Choisir, bien que datée, en est une illustration : 
- Revue Choisir - Mais enfin, il y a bien des cas de viol ? 
- Dolto - Il n’y a pas de viol du tout. Elles sont consentantes. 
- Revue Choisir - Quand une fille vient vous voir et qu’elle vous raconte que, dans son enfance, son père a coïté avec elle et qu’elle a ressenti cela comme un viol, que lui répondez-vous ? 
- Dolto - Elle ne l’a pas ressenti comme un viol. Elle a simplement compris que son père l’aimait et qu’il se consolait avec elle, parce que sa femme ne voulait pas faire l’amour avec lui. 
- [...] 
- Revue Choisir - D’après vous, il n’y a pas de père vicieux et pervers ? 
- Dolto - Il suffit que la fille refuse de coucher avec lui, en disant que cela ne se fait pas, pour qu’il la laisse tranquille. 
- Revue Choisir - Il peut insister ? 
- Dolto - Pas du tout, parce qu’il sait que l’enfant sait que c’est défendu. Et puis le père incestueux a tout de même peur que sa fille en parle. En général la fille ne dit rien, enfin pas tout de suite. 
Bien que dans de nombreux pays la théorie freudienne ne soit plus enseignée que dans les facultés de sciences humaines, elle reste très présente en France dans le champ de la psychologie, de la psychiatrie et une référence absolue pour le corps social, ce qui explique la pertinence de cette critique dans la perspective d’un travail sur le déni des violences sexuelles sur les enfants. »

A lire sur le cite de l’Institut de Victimologie du Pr Gérard Lopez se basant sur des études autrement plus sérieuse que la seule technique du transfert et de la subjectivité qui lui est inhérente.

Je crois que ce genre de propos est très clair quant au fond du sujet que ce billet dénonce et que vous commentez pour des raisons toutes aussi obscures que celles qui poussent les psychanalystes orthodoxes à nier l’évidence.

Le dernier paragraphe de l’interview de Dolto est, compte tenu de ce qu’elle dit précédemment, un monument de discours paradoxal. Ou comment nier les violences sexuelles sur les enfants tout en prétendant vouloir les dénoncer.

Nous sommes là dans l’exemple type du discours paradoxale qui a mystifié la psychanalyse orthodoxe pendant plus d’un siècle et qui continue aujourd’hui encore à poursuivre son oeuvre de destruction massive. Oeuvre de destruction qui finalement trouve beaucoup de complice ici !

Ce qui est très, très, très instructif !

Ne vous privez donc pas de poursuivre je vous prie.

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