un rédacteur d’ Agoravox (---.---.137.120) 25 décembre 2006 15:24

Bon article, Johan.Je suis moi-même SdF depuis plusieurs semaines et crois moi, je fais partie de ces français qui jamais n’ avaient pensé en arriver là. En 1998, j’ avais un boulot, un logement, enfin tout, puis sont venus le licenciement économique, le chômage, les assédic. Comme je n’ ai pas un tempéremment à rester tranquille, j’ ai décidé de partir à l’étranger et j’ y suis resté plus que prévu. Résultat : de retour en France il y a quelques mois, j’ apprends que j’ ai perdu tout mon reliquat de droit au chômage (limité à trois ans). Qu’à celà ne tienne, je me dis que j’ ai un peu d’ argent de côté, je vais reprendre un logement et redémarrer avec un petit boulot. Et alors là, la douche froide ! Même avec un peu d’ argent, pas de droit au logement, juste la possibilité d’ aller dans des foyers ou auberges de jeunesse pour 15 euros minimum la nuit(à Lyon) ; et là re-douche froide ! c’ est limité à trois jours ! Voilà comment en quelques semaines je me suis retrouvé de nanti dans un pays pauvre à SDF dans notre douce france ! A partir de là, comme tu le dis, on apprend des codes, comment donner le change, sourire aux amis en disant ouais tout va bien ! Ne pas quitter son sac à dos des yeux, même en auberge de jeunesse, s’ istaller des heures dans un café avec accès libre à internet, faire des démarches toutes plus humiliantes les unes que les autres, devoir expliquer et justifier sa situation, s’ entendre dire par une assistante sociale que pour faire une demande de logement social, il faut d’ abord remplir des demandes dans deux Opac différents ; au bout de deux à trois semaines on recevra un numéro de chacun d’eux et à ce moment là, l’AS pourra demander à une commission de faire une « réservation préfecture » ! Mais il y a tellement de demande en Réservation préfecture que les dossiers sont classés en très prioritaires, moyennement prioritaires et liste d’ attente ! Apprendre aussi qu’il y a dans chaque ville des logements vides (et pas que dans des immeubles privés) ! En effet , pour favoriser la mixité sociale, les Opac cofinancent la construction avec des entreprises ;Une partie de ces programmes de logements neufs est toujours réservée à l’ entreprise qui a cofinancé et qui préfère laisser l’ appartement vide en attendant un hypothétique employé veuille s’ y installer ! Maintenant, je lis Agoravox et je m’ aperçois que je viens d’ adopter une nouvelle unité de mesure : le Rmi. Par exemple quand je vois écris que Jean pierre Pernaud a reçu 200000 euros pour mettre des autocollants sur sa voiture, çà ne me dit pas grand chose ! Je comprends seulement qu’il a eu 520 Rmi ! Son salaire mensuel d’après l’ article du canard enchaîné cité en référence, c’est 130 Rmi . Par mois ? Oui par mois...


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