Pascal L 20 août 2015 22:26

@Fifi Brind_acier
Vincent Brousseau fait une excellente analyse de la situation actuelle et des mécanismes qui y ont conduit. Ce qu’il appelle la prime de sortie était déjà une dette cachée de le Grèce qui s’ajoute à toutes les autres. Le plan de Varoufakis était très astucieux, car il permettait de faire face à une situation de défaut de paiement en permettant les paiements internes à la Grece.


Quand je parle d’une monnaie moderne, c’est une monnaie qui n’est construite ni sur de la matière comme l’or, ni sur de la dette comme le font les grandes monnaies actuelles. 
Autrefois, la monnaie était une marchandise, aujourd’hui, avec le développement des monnaies scripturales, nous pouvons plutôt affirmer que la monnaie est une information, donc immatérielle. C’est cet aspect immatériel qui a permis de faire de la « création monétaire » sans rien créer du tout, sauf une autorisation à circuler. Nous avons continué à appliquer à cette information les mécanismes des monnaies physiques, en particulier des taux d’intérêts qui maintenant ne portent sur rien. Comme il n’y a plus de limite à la création monétaire immatérielle, il n’y a plus de limites à la collecte des intérêts qui finissent par pomper les richesses existantes. Nous devons donc changer les mécanismes de création monétaire pour s’adapter aux changements.
Nous savons également par les travaux de Steve Keen qu’il existe un lien très fort entre la variation de la dette et le chômage de masse. Il a également démontré l’aspect cyclique des crises financières liées aux mécanismes monétaires actuels tout simplement parce que les dettes ne peuvent monter jusqu’au ciel. 2000, 2008, 201x… Il a également donné les paramètres à surveiller comme le lait sur le feu pour prévoir la prochaine crise (la variation de la dérivée du rapport Dette/PIB et ce n’es pas bon aujourd’hui)

La valeur d’une monnaie est liée à la valeur des contreparties. L’Euro est construit sur l’assurance que la plupart des dettes seront remboursées. J’imagine déjà ce qui va se passer lorsque la Grèce ou la France fera défaut.
 L’histoire nous montre qu’il est possible de créer des monnaies sur d’autres choses que de la dette. Et comme personnellement, je suis un créateur de Start-ups que je n’arrive pas à financer, j’imagine assez facilement que nous pouvons créer de la monnaie sur un pari sur l’avenir. Cela s’est déjà fait pour construire un pont ou une ligne de chemin de fer. Lorsque nous créons de la richesse, nous pouvons gager cette richesse pour en faire une monnaie. Certes, les projets d’avenir créateur d’emploi sont plein d’incertitudes, ce que n’aiment pas les financiers, mais en mutualisant les projets, les incertitudes sont beaucoup plus limitées. Nous pouvons également donner de la valeur à ce qui a réellement de la valeur aux yeux des citoyens : la santé ou l’éducation. Ainsi nous pourrons financer à long terme écoles et hôpitaux sans passer par la case endettement.

La Suisse nous a également montré qu’au pays des banques, nous pouvons vivre avec plusieurs monnaies simultanément. Il s’agit d’une piste intéressante pour créer des monnaies très spécialisées qui seront beaucoup plus efficaces sur leurs intentions économiques. La dématérialisation des paiements fait qu’utiliser plusieurs monnaies simultanément peut être complètement transparent.

Voilà, je vous ai donné quelques pistes pour faire une monnaie modernes. Votre réponse sur l’absence de monnaie moderne ne fait qu’augmenter ma défiance vis-à-vis des partis politique. Je me sens proche d’un Varoufakis pour qui les problèmes ne sont intéressant que par les solutions qu’ils permettent d’imaginer. Lorsqu’un problème ne trouve pas de solution, c’est que les décideurs préfèrent le problème aux solutions et ça, ça me fait peur pour notre avenir.

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