Jordi Grau Jordi Grau 25 août 2015 11:56

Bonjour à tout le monde, et en particulier à l’auteur de l’article.

Je suis en désaccord sur deux points au moins avec vous, M. Mellifont. D’abord, vos propos sont pour le moins outranciers. Parler de délire « psychotique » pour discréditer ceux qui nient l’existence des races, n’est pas le signe d’une mentalité très ouverte. En tout cas, cela ne favorise pas le dialogue avec vos adversaires ! Vu vos références chrétiennes, je doute que vous portiez dans votre coeur le défunt régime soviétique. Pourtant, vous adoptez une attitude comparable à la sienne à l’égard de ceux qui ne pensent pas comme vous....

Ensuite, je pense que la position de ceux qui nient l’existence des races est bien plus solidement étayée que ce que vous dites. L’argument concernant les nuances de couleurs de peau est loin d’être idiot. Personne ne nie l’existence des couleurs. Personne non plus ne nie le fait que l’hérédité joue un grand rôle dans la couleur de la peau. Mais tout le problème est de savoir où tracer la limite entre un ensemble de couleurs et un autre ensemble de couleurs. Ceux qu’on appelle les « Noirs » ne sont pas noirs. Il y a chez eux une grande variété de couleurs de peau, qui va du brun très clair au brun foncé. Il en va de même chez les « Blancs ». Votre solution, pour résoudre ce problème, consiste à dire qu’il y a « plusieurs races de Blancs » (de même que, j’imagine, il y a pour vous plusieurs « races de Noirs »). Mais comment tracer une frontière entre ces « races ». C’est loin d’être évident, quand on sait qu’une grande variété de nuances peut exister au sein d’une même famille. Moi, par exemple, j’ai un teint clair et je bronze assez mal. Un de mes frères, par contre, a le teint mat et bronze très bien. Appartenons-nous tous les deux à des races différentes ?

Par ailleurs, je rejoins l’intervention de « ddacoudre » : la couleur de peau est un critère de classification parmi d’autres, mais on pourrait en prendre d’autres. Or, tous ces critères ne se correspondent pas les uns aux autres. Exemple : les yeux bridés, la taille, le groupe sanguin.... Tous les « Jaunes » n’ont pas les yeux bridés, et tous les gens qui ont les yeux bridés ne sont pas forcément « jaunes ». De même on trouve des populations comportant statistiquement des individus de grande taille aussi bien en Afrique noire qu’en Europe. Si maintenant on veut prendre en compte la totalité des gènes, il est tout à fait possible qu’un Noir et un Blanc aient davantage de gènes en commun que deux Noirs.

Bref, le fait de classer les individus en fonction de la couleur de peau est arbitraire. C’est un critère relativement commode (malgré les innombrables nuances dont je parlais plus haut) parce qu’il est l’un des plus apparents, mais il ne dit pas grand chose sur les caractéristiques naturelles (pour ne rien dire des caractéristiques culturelles) des groupes qu’on a ainsi classés.

Cela ne signifie pas qu’on doive renoncer à parler des races, ni qu’on doive cesser de mentionner le fait qu’un individu soit « noir » ou « blanc ». A cause du racisme, des groupes humains ont été soigneusement séparés et hiérarchisés, parfois même au sein d’une même société, et il est impossible de ne pas en tenir compte. Mais du point de vue d’un biologiste, le classement en races n’a pas de fondement scientifique. Cela ressemble assez à l’erreur consistant à ranger les dauphins et les baleines dans la catégorie « poissons » en raison de leur apparence extérieure.


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