Nycolas 22 août 2015 10:12

J’ai envie de dire « bof ». Tous ces trucs pour les masses vantés dans l’article, usant du registre de l’émotionnel à outrance, au-delà de la virtuosité et de l’organisation nécessitée par certains projets, et parfois à cause d’eux, flattent surtout la médiocrité inhérente à l’humain. On écoute la chanson, on a les yeux qui piquent en songeant, l’espace d’un court instant, à la misère qu’il y a dans le monde et à la bonté dont nous faisons preuve en déployant de l’énergie pour la « combattre ».

L’instant d’après, la conscience apaisée, on est d’autant plus facilement passé à autre chose. C’est l’heure du repas et on se vautre dans la malbouffe, mais si elle est d’origine « équitable » ça passe mieux.

We are the world, c’est aussi l’OTAN, qui s’est permis sans honte d’exploiter le filon pour se donner du coeur à l’ouvrage.

http://fr.euronews.com/nocomment/2015/05/15/quand-lotan-chante-we-are-the-world/

Si ça ne vous met pas la larme à l’oeil...

Avouez que sous cet angle, on voit les choses différemment. Ne jamais oublier que chacun voit midi à sa porte, et que même chez les va-t-en guerre, on est absolument convaincu d’oeuvrer pour le bonheur du monde et la prospérité, de mener une guerre contre le mal et pour le développement. Finalement de quoi renvoyer dos à dos tous les Pinochet, soeur Theresa, Z. Brzezinski, l’abbé Pierre, Goebbels, Michael Jackson, Staline, Martin Luther King ou Gengis Khan.

Je ne dis pas qu’il faut tout confondre. Je dis que chacun utilise les mêmes armes avec la même conviction de faire ce qu’il faut faire, et qu’on y trouve partout le même sentiment d’être dans le camp du bien. Aussi, quand j’entends vanter ces trucs, ces chansons et techniques ultra-émotionnelles, portant une énorme charge manipulatoire d’embrigadement par les bons sentiments, c’est là que je deviens le plus méfiant.

Ce qu’il faut attendre d’internet, c’est la même chose que pour toute oeuvre humaine : du bon et du mauvais, et de l’au-delà de cette dualité, de ce manichéisme bien pensant où personne ne croit jamais être du côté du mal, mais le pratique pourtant dans la vie de tous les jours. Avec en sus l’effet loupe qui augmente tous les effets du fait de la massification des choses propres à un média que « tout le monde » peut utiliser. Le potentiel est là pour le pire et le meilleur. Reste à voir de quel côté on va faire pencher ça. Internet peut être l’outil de libération et de déconditionnement qu’on espère, comme il peut se transformer en quelques décennies en un outil d’endoctrinement planétaire sans précédent avec l’aide de quelques lois cherchant à le contrôler, qui déjà s’empilent.


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