Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 10 octobre 2015 14:45

@alinea
 
« si la moindre décision, la moindre organisation de son travail, la moindre anticipation relèvent d’une volonté de puissance, je ne vois plus ce que ce concept peut bien vouloir dire ! ! »

Le moindre être vivant est basé sur le doublet organisation cellulaire et acide nucléïque. Ces notions perdent-elles leur signification pour autant ? Bien au contraire, la charge de signification ne fait que s’accentuer. Idem pour le désir de contrôle, volonté de puissance, pulsion d’emprise, etc. de quelque manière que vous désignez cette idée, elle trouve à s’appliquer partout pour autant que vous vouliez bien lui accorder un instant d’attention. L’idée tout bête est que nous sommes un écosystème d’habitudes et que chaque habitude est une structure de contrôle qui vise à la reproduction et donc attend de vérifier ses attentes (sic) dans la perception des conséquences de son action (vous me suivez ?).
 
C’est ça le contrôle : la reproduction du déjà-vu qu’on veut répéter (la réaction circulaire de Baldwin). Or, plus « ça » se reproduit, plus « ça » se renforce (« ça » pouvant être aussi bien l’habitude qu’une forme vivante). C’est ça la volonté de puissance. La même chose que le principe vital qui porte à la reproduction et qui fait la lutte de tous contre tous que l’on trouve dans les écosystèmes biotiques ou les écosystèmes d’habitudes. Le plus apte étant celui qui se reproduit davantage.
 
Bref, encore une fois, même celui qui ne veut pas de contrôle ici (souvent parce qu’il aura vu pour lui la difficulté de la tâche) le cherchera là. Cf. mon précédent post. Tant qu’il y a de la vie, il y a du contrôle, il est partout ; Par contre, il est clair qu’on en a plus ou moins et qu’on en cherche plus ou moins en fonction de sa trajectoire biographique. Le fait de restreindre son espace vital n’est pas l’expression d’une non recherche de contrôle mais bel et bien une stratégie de contrôle.
 
Ce qui peut prêter à l’équivoque, c’est que nous tendons à confiner la notion de toute puissance au rapport interindividuel quand l’un veut établir une emprise sur l’autre, comme par exemple, le bébé qui, en totale impéritie, n’a que le lien parental pour obtenir satisfaction. Mais ce serait une erreur de se cantonner à cette vision. Nous sommes des machines à contrôle, en quête constante de la satisfaction de nos attentes. Maintenant toute la question est de savoir quelles sont nos attentes. Et la toute la palette est possible. Donc vous y avez votre place, pas de souci.
 
Je ne sais pas ce que vous a fait le mental pour que vous en fassiez un tel bouc émissaire. Le mental c’est vous. Il ne se réduit pas, loin s’en faut, à la cognition et à la pensée. C’est aussi les émotions, les désirs, la volonté... Je mets en effet dans des cases, et c’est en effet ma stratégie n°1 de contrôle. Mais je sais qu’il en est d’autre. Une infinité d’autres. Et j’en pratique bon nombre, comme vous. L’important étant, qu’au final, chacun puisse accueillir ce qui lui advient avec, comme disait Nietzsche, un grand OUI qui traduit le fait que ce qui vient correspond à ce que j’attendais, je peux donc l’accueillir et m’y abandonner, ... parce que j’ai le contrôle ! smiley


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