Hervé Hum Hervé Hum 15 novembre 2015 21:10

@philouie

A mon tour de m’excuser de répondre avec beaucoup de retard.

Vous dites que la conscience passe obligatoirement par la relation seul à seul avec Dieu, certes, mais à condition d’y croire. C’est le principe même du libre arbitre. Donc, non, vous ne pouvez pas introduire les athées ou les agnostiques, car la relation seul à seul avec Dieu relève de la foi et non de la réalité.

vous écrivez « ’il n’y a pas de responsabilité sans liberté et que la liberté implique la possibilité de commettre des erreurs. »

Commettre des erreurs ne relève pas de la liberté, mais de l’apprentissage. Toutefois, m’est avis que la liberté exige une grande discipline intérieure, tandis que la servitude en demande un minimum et l’esclavage aucune, car la discipline est imposé de l’extérieur (à soi). De ce point de vue, c’est l’apprentissage qui permet l’émancipation et donc d’acquérir la liberté. Si vous avez bien lu les articles que j’ai publié, vous devez savoir que je partage la définition de la responsabilité comme étant la capacité de répondre de ses droits et devoirs envers autrui. Donc,c’est bien le sens de la responsabilité qui permet de se libérer de l’esclavage, parce que cette définition de la responsabilité implique une bonne discipline intérieure.

"Qu’est-ce que l’attachement ? l’attachement est l’attachement à la Mère, mère qui se manifeste sous la forme du « nous », la communauté, la meute. Le propre de l’être humain est la vie en communauté, en meute.« 

Ce que vous écrivez fait partie de l’attachement, mais ce sont des exemples et non une définition !

L’attachement, c’est refuser de laisser libre autrui, comme maître, mais aussi comme esclave. Le détachement étant l’inverse, la capacité à laisser l’autre libre, malgré soi.

Le Coran enseigne la différence entre attachement et détachement, comme d’ailleurs toute religion vrai. Il enseigne principalement le fait qu’il faut s’attacher uniquement à soi et à Dieu, que c’est précisément par la grâce de la relation avec Dieu que l’humain peut arriver au détachement qui permet seul de vivre en paix avec autrui et de ne pas céder à la cupidité, la jalousie, la haine, bref, ce qui s’appelle les vices et les pulsions meurtrières.

Le détachement n’est ni l’indifférence, ni l’apathie. Le détachement exige une grande capacité d’écoute de soi-même et donc de mettre sa relation avec Dieu (pour le croyant) au dessus de l’attachement des choses du monde, permettant ainsi de s’en détacher.

Le détachement est une voie, un processus qui peut prendre plusieurs chemins et le Coran propose un chemin pour y parvenir, mais encore faut t-il être réceptif et la première des condition est de le vouloir !

Enfin, si l’enfant est attaché à la mère, l’apprentissage consiste aussi à se détacher d’elle en devenant adulte et pour la mère d’accepter cette séparation. Rester ou non au sein de la communauté d’origine est alors un choix individuel, si tant est que le principe du détachement préside les relations de la communauté. Mais il est vrai que la règle est plutôt l’imposition de l’attachement à la communauté. Où est la liberté ? Où est le libre arbitre ? Où est la responsabilité ?

La source de violence n’est pas la communauté en elle même, mais l’attachement et la propriété, que ce soit de l’espace ou du temps, en est son arme, son moyen. Ainsi le roi est souverain de son royaume, le dictateur de son pays. Ainsi le bourgeois est propriétaire de son capital, mais les uns comme les autres exploitent les membres de la communauté en abusant de leur attachement et leur interdisant le détachement où le respect de l’individualité est effectivement limité voir interdit, excepté celle du chef. La définition exacte du tyran.

 »Et d’après ce que je comprends, votre idée de peuple humain repose sur l’idée d’une humanité de citoyens libres et indépendants."

Non, elle repose sur l’idée d’une humanité de citoyens responsables, donc interdépendants en vie communautaire. Vous ne pouvez être indépendant que dans vos choix de vie, donc sur le choix de votre engagement communautaire ou bien de vivre en ermite !

Vous semblez avoir lu mes articles et pourtant, vous faites comme si vous n’aviez pas lu que l’idée directrice est la transposition de la propriété (sur l’espace-temps commun) en responsabilité individuelle et collective (les peuples).

La grégarité peut être dans son appartenance à la communauté humaine si elle est étendu à celle-ci. Mais une humanité libre, ne peut l’être que par la liberté des individus qui la compose et cette liberté tient dans la responsabilisation du plus grand nombre et cette responsabilisation, c’est l’équilibre entre ses droits et devoirs.


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