Cher Astérix, 

C’est tout de même un peu court de faire porter la responsabilité de l’attentat sur la gestion clientéliste de Mr Moureaux. 

Qu’il n’ait pas pris la mesure du terreau favorable à l’émergence de l’incivisme d’abord et de la contestation violente ensuite dans certains quartiers de sa commune, nul ne peut le contester mais on ne peut pas omettre non plus la nature des engrais qui favorisent l’éclosion de ce nihilisme ( car comment qualifier autrement la philosophie de ceux qui sacrifient leur vie à une cause ? C’est tout de même, comme je l’ai déjà écrit par ailleurs donc je me répète, un gaspillage inédit de ressources humaines qui tranche avec les formes les plus traditionnelles du terrorisme qui consistent à se préserver pour continuer le combat ). 

Ce fumier sur lequel éclot le mal, c’est aussi l’absence de perspectives d’avenir, le sentiment pour certains que leur vie ne vaut rien ( et certains hommes politiques que vous connaissez le répètent assez qu’ils ne sont que de la m.... pour caresser ce qu’il y a de plus vil dans leur électorat ) et finalement, persuadés de leur inutilité sur cette terre, ils se persuadent que le sacrifice n’est pas bien grand de rejoindre le néant qui est aussi celui de leur pensée.

Ajoutons tout de même aux causes endogènes la réalité de cet Occident qui fait la guerre aux Musulmans sur des terrains où le porte une frénésie néo-colonialiste du plus mauvais aloi - et cela, ce n’est pas du ressenti, c’est une réalité où les morts ne se comptent pas par dizaines mais par centaines de milliers, des gens tout aussi respectables que vous et moi qui sont victimes de la fureur meurtrière initiée par Bush fils - avec la complicité de l’Otan, sous de fallacieux prétextes et qui s’est transformée en bourbier dont il était naïf d’espérer que les éclaboussures ne vinssent pas jusqu’à nous.
Autre chose qui a trait à l’inconséquence de nos dirigeants, on ne peut pas plastronner et dire « nous sommes en guerre contre Daech » et ne pas se donner les moyens de gagner cette guerre et ces moyens passent d’abord par le renforcement de Bachar Al Assad. 

Quand le vin est tiré, il faut le boire quelque amère que soit la potion. 

Qui dit guerre dit loi martiale et qui dit loi martiale dit qu’il faut châtier les traîtres.

Même si les causes de cette guerre sont aussi à rechercher chez nous : ça, ce sera le travail des historiens, plus tard quand elle sera gagnée .