Philippe VERGNES 10 décembre 2015 10:31

@ Hervé Hum, bonjour,


Bon... je vais essayer de ne pas me planter et de ne pas perdre à nouveau mon message, car en souhaitant tout de même réécrire une réponse à la va-vite juste avant de partir bosser, je crois bien avoir introduit un quiproquo que j’avais pourtant pris soin d’éviter dans mon long commentaire perdu suite à mon erreur de manip.

Je ne crois pas dire le contraire de ce que tu dis. Le seul point de divergence qui m’apparaît entre ta vision des choses et la mienne est la raison causale que tu nommes la relation causale directrice.Je pense avoir compris pourquoi justement grâce au quiproquo que mon message précédent a pu introduire dans la discussion.Tu auras compris je pense que je prends comme relation causale directrice le psychopathe et son idéologie qu’il impose à autrui. Ce pour une raison toute simple, c’est que, comme je l’indique dans mon article, l’unité de base de l’organisation sociale est l’individu. On peut ne pas être d’accord avec cette assertion, il n’empêche qu’éluder ce fait nous égare et nous détourne de l’objectif premier permettant la résolution d’un problème qui est d’établir de définir le rapport de causalité.


Or, pour qu’un acte soit posé, il faut un acteur. Si la société est l’acte, l’acteur est l’individu. Pas d’individu, pas d’acte, pas de société. Peut-être développerais-je dans un futur article les inconvénients qu’il y a à passer à côté de ce détail-là. J’en avait cependant touché un mot dans un récent article : « Le pouvoir entre paranoïa et perversion » en citant Jan Spur.

En développant le passage suivant de mon précédent post pour l’argumenter : « Toutefois, je t’avais déjà parlé des systèmes ago-antagonistes et si je pars des individus psychopathes pour décrire le mal de nos sociétés modernes, je n’oublie toutefois pas l’influence que l’organisation sociale exerce sur l’individu, mais pour moi, les causes que tu décris si bien ne sont que des conséquences d’une idéologie psychopathique. A ce titre, je m’étonne que tu ne fasses pas le rapprochement entre l’idée de propriété et les besoins primaires, auxquels sont restés fixés les psychopathes, tournés vers l’impératif de contrôle et de domination. »

Tu dis : « Ici, tu comment une contradiction et la conséquence est que disant la même chose que moi, tu crois dire le contraire ! » En fait, non... je ne crois pas dire le contraire de ce que tu affirmes et argumentes. Nos divergences sont ailleurs comme précisée supra.

D’ailleurs, tu rajoutes : « Je m’explique, il n’y a pas de rapprochement entre l’idée de propriété et les besoins primaires, sinon, l’humanité n’aurait pas pu survivre en étant chasseur cueilleur ! La relation entre propriété et besoins primaires est fausse, car non étayé par la preuve de l’expérience, ni par aucune théorie, sauf précisément... L’idéologie capitaliste, psychopathique ! »

Bhein voilà... lorsque de mon côté j’écris que « je m’étonne que tu ne fasses pas le rapprochement entre l’idée de propriété et les besoins primaires, auxquels sont restés fixés les psychopathes, tournés vers l’impératif de contrôle et de domination », je fais bien référence aux besoins primaires des psychopathes, pas de ceux des gens « normaux ».

Autrement dit, j’aurais du écrire plus simplement : « je suis étonné que tu ne fasses pas le rapprochement entre l’idée de propriété et les besoins primaires du psychopathe », car l’idée de propriété est la matérialisation en acte des besoins de contrôle et de domination propres aux psychopathes. Ce que tu confirmes bien dans le reste de ton développement.

Ce que je décris dans la plupart de mes articles est bel et bien la réalité psychique du psychopathe, pas celle des gens normaux. Toute la difficulté pour quelqu’un qui raisonne normalement est justement de concevoir mentalement cette inversion de pensée qui est l’une des caractéristiques principales de la pensée psychopathique. C’est aussi la raison pour laquelle on la qualifie de pensée perverse ou déviante.

« Tu écris que la cause est l’idéologie psychopathique et la conséquence en est le système social, c’est exact, mais pas plus que mon affirmation. Pourquoi ? Parce que les deux sont consubstantielles, c’est à dire, que l’une ne peut exister sans l’autre. »

Oui... en fait, je ne dis pas autre chose lorsque je parle de système ago-antogoniste. Cependant, je hiérarchise par niveau de complexité croissante de prise de conscience. J’attaque par ce qui est le plus simple à concevoir : c’est-à-dire le fait que nous sommes gérer par des gens qui adoptent résolument une idéologie psychopathique ; qu’ils soient véritablement psychopathes ou simplement complices n’a aucune importance au départ de cette première prise de conscience.

Cet ordre de présentation a une importance et est mûrement réfléchi par la pratique et l’expérience.

L’ordre de présentation que tu préconises élude les principaux facteurs psychos individuels qui sont essentiellement le déni et le clivage. Pour les lever, tu ne peux procéder que par étapes et dans un premier temps les contourner. Si tu t’attaques en premier lieu au facteur sociologique, tu renforces ces défenses intrapsychiques au lieu de les lever. Tout du moins, dans un premier temps.

Or, c’est ce que nous verrons à la suite de cet article, ces défenses intrapsychiques participent à la ponérogenèse du mal et à son processus de banalisation dans notre société. C’est la raison pour laquelle l’approche je considère à l’égard de certains que la sociologique pure est une approche « naïve », car elle ne dit rien de cette banalisation.

Maintenant, cela ne signifie pas que ton approche n’est pas aussi valable que la mienne, car dans un bon système ago-antagoniste, il faut savoir justement doser « du poison et de son antidote » pour maintenir l’équilibre. Actuellement, les approches sociologiques « pures » étant largement majoritaires - c’est le système qui est mauvais -, je compense par une approche plus « individualiste » - centrée sur les défaillances des psychopathes et leurs conséquences sur la société - pour rétablir un certain équilibre. Sachant pertinemment que cet équilibre est fort délicat à trouver. Mais compte tenu du niveau actuel d’irresponsabilité qui s’est développée dans notre société, la balance penche fortement du côté des psychopathes, d’où mon insistance sur cette problématique.

Après, d’accord avec toi pour le changement de paradigme, c’est bien ainsi que je comprends les choses, cependant, à l’intérieur d’un même champ de conscience, je distingue plusieurs niveaux et je tiens compte de ces niveaux pour déterminer la meilleure stratégie possible. Là est peut-être notre principale différence de point de vue.

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