Henrique Diaz Henrique Diaz 20 décembre 2015 15:56

@F-H-R
Je suis loin de penser que l’école actuelle est imperfectible, vraiment loin s’en faut ; je la critique justement par sa tendance actuelle à aller dans le sens du consumérisme où il faut avant tout rendre le produit attractif et flatter l’élève « au centre du système éducatif ». Mais une chose est l’école actuelle et autre chose est le principe même de l’école. 


L’auteur de cet article ne semble pas rejeter complètement l’idée même d’école mais semble préconiser une sorte d’école buissonnière comme école de la vie. Mais soit on assume l’idée d’un apprentissage collectif et alors il y a des règles communes et des obligations soit chacun reste chez soi. Comme si rester chez soi, c’est-à-dire pour le jeune réel, être fortement tenté de regarder des vidéos de gens qui mangent des bonbons aux crottes de nez sur youtube et facebook plutôt que sur le fonctionnement du corps humain ou à faire des jeux vidéos, était réellement formateur. C’est donc de conception de l’école en général qu’il s’agit avant tout et non de décrire un état de fait actuel. 

Si comme le dites justement l’autorité illégitime est majoritairement acceptée par paresse intellectuelle et conformisme, cette même paresse et ce même conformisme expliquent tout aussi bien qu’en revanche la demande d’effort véritable, plutôt qu’un simple consentement aveugle, qu’implique une instruction digne de ce nom est majoritairement refusée. Car si 95% de lycéens obtiennent le bac en 3, 4 ou 5 ans, parce que les gouvernements successifs se sont arrangé pour brader ce diplôme, seule une petite minorité se révèle capable de faire ce qu’on lui demande vraiment, c’est-à-dire autre chose qu’absorber quelques connaissances qui seront vite oubliées. 

Oui, si l’école tient encore un tant soit peu, si une minorité assez importante au moins arrive à apprendre les bases du questionnement méthodique, même si ce n’est pas encore maîtrisé, c’est que loin de faire ce que les ministères leur disent depuis bientôt trente ans au moins (faire de l’école un « lieu de vie » et accessoirement seulement un lieu d’étude), une majorité d’enseignants s’attachent tant bien que mal à apprendre la réflexion, le questionnement et le savoir modeste mais réel qui en découle. Mais il est à peu près aussi facile de demander des efforts à un enfant dont les parents ne connaissent que le consumérisme que d’augmenter sa masse musculaire sans faire d’exercice.

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