sleeping-zombie 28 décembre 2015 13:23

@Jérôme Henriques
La « douleur » n’est pas une caractéristique biologique formellement définie. Contrairement au système nerveux. Clâmer le pré-requis d’un système nerveux pour ressentir la douleur n’est en rien scientifique. C’est purement culturel. Comme définir « la vie » par l’existence de l’ADN.

Je comprend qu’il faille bien tracer une frontière entre le conscient et le non-conscient, entre le vivant et le non-vivant, mais cette frontière est purement culturelle.

A titre d’exemple, jusqu’au 16eme siècle, les noirs n’avaient pas d’âmes. C’était bien pratique pour justifier l’esclavage.
Vers le 18eme on a inventé le concept d’humanité, et les droits qui vont avec.
Puis vers le milieu du 20eme, celui de la douleur animale. (et accessoirement, des bébés humains).
Aujourd’hui, on en est à un point où (dans le monde occidental du moins), on attribut certains « droits » aux animaux, mais pas à tous, par une forme d’identification anthropomorphique. On s’indigne de la disparition des animaux-qui-ressemblent-a-des-peluches, mais pas de celle des crapauds.

Bref, la zone d’empathie, avec tout son cortège de restrictions éthiques, s’étend. Ce qui est à mes yeux une bonne chose. Mais il reste encore une frontière entre « les entités pour lesquelles on a de l’empathie » et « les choses dont on dispose selon notre bon vouloir sans considération éthique ».

Ton article montre, a raison, qu’on ne peut pas (ou dois pas) restreindre ces droits aux animaux « mignons ». Je suis d’accord, mais la frontière reste. Tu refuses d’inclure la salade dans ta zone d’empathie, de la même manière que le quidam n’y inclue pas la crevette. Ton histoire de système nerveux n’est qu’une justification, pas une raison.


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