Fergus Fergus 17 janvier 2016 09:51

Bonjour, Ar zen

Bien sûr, j’ai lu l’article. Mais cela ne change rien au fait que l’anglais ne s’est pas implanté partout en raison d’une volonté politique américaine. Le phénomène a d’ailleurs commencé chez nous bien avant le plan Marshall. Dans la France des années folles, l’Amérique est à la mode : on s’enthousiasme pour Lindbergh, pour Scott Fitzgerald ou Hemingway, et l’on danse le fox-trot-, le shimmy, le one-step, avant de céder au charleston ! Et les classes bourgeoises, séduites, se mettent à l’anglais. Et cela d’autant plus que les affaires transcontinentales se développent, et qu’il est plus facile de s’entendre avec des industriels ou des banquiers d’Amérique ou d’Asie en maîtrisant l’anglais. La suite de l’histoire, après 39-45, ne fera qu’amplifier cette tendance...

Vous écrivez d’autre part : « un peuple c’est avant tout une langue. » En réalité, tout est dans le « avant tout », car un peuple, c’est aussi « avant tout » son histoire et sa culture composite, au delà de la langue qui, dans de nombreux pays, ne concernait pas la totalité de la population.

A cet égard, l’on ne peut nier qu’il existe un peuple suisse uni ; et pourtant, leur pays est constitué de quatre zones linguistiques différentes dont les habitants sont bien loin de parler la langue du voisin pour la majorité d’entre eux !

A contrario, parlent allemand : les Allemands, les Autrichiens, les Suisses alémaniques, et même une partie des Italiens dans le Trentin-Haut Adige, ou des Belges, dans les cantons d’Eupen et Malmédy, sans oublier les Alsaciens. Tous ces gens, dont la langue germanique est commune, forment-ils un peuple ? Evidemment non.

Et l’on pourrait multiplier les exemples, dans un sens ou dans son contraire.

C’est pourquoi l’argument que vous avancez n’est absolument pas convaincant.

Sur l’autre volet que vous abordez, les traités européens et leur transcription dans le droit constitutionnel français, vous avez évidemment raison dans vos constats. Je n’ai jamais prétendu le contraire. Mais, de la même manière que vous pensez que l’unanimité requise ne permettra pas de réformer l’UE, je suis persuadé du contraire, ne serait-ce qu’en raison de cette obligation imbécile qui sclérose les décisions. Soit l’Europe mourra, soit elle se réformera, cela me semble évident, fût-ce par le biais d’une scission. Croyez-vous sérieusement que tous ceux qui sont à la manœuvre pour imposer une ligne économique et géopolitique atlantiste laisseront l’UE disparaître ? Franchement, ce n’est pas crédible, et ne l’occurrence, vos arguments, calqués sur ceux de l’UPR, sont des plus contradictoires ! smiley


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