bernard29 bernard29 12 janvier 2016 16:51

Sans aucun doute le transport aérien n’est pas « écologiquement responsable ». Néanmoins, ce n’est pas un argument contre l’Aéroport Notre Dame des Landes. 

a) La réalité est que ce transport se développe continûment , non seulement au niveau mondial mais aussi en France. Pour en avoir confirmation, voici un article de « La Tribune » ; Le gestionnaire des aéroports parisiens a accueilli 92,7 millions de voyageurs en 2014 dans les aéroports de Roissy et d’Orly, en hausse de 2,6% par rapport à 2013. Sans la grève la croissance aurait été de 3,6%«  http://www.latribune.fr/entreprises-finance/services/transport-logistique/20150115trib05f3dcfa8/aeroports-de-paris-trafic-record-malgre-la-greve-des-pilotes-d-air-france.html . 

D’ailleurs les Aéroports de Paris ont lancé des projets pour de nouveaux terminaux supplémentaires .

Fabius, Ministre , ne vient ’il pas de déclarer que la France devait recevoir de plus en plus de touristes et garder à tout prix sa pôle-position en la matière. 

b) Par ailleurs, il est évident pour tout le monde que l’industrie aéronautique est un des fleurons de l’économie française et que chaque vente d’appareils, et que chaque salon du Bourget continuent à faire grandir, avec raison ou pas, « notre fierté nationale », à défaut d’emplois. (voir le dernier salon du Bourget). Le combat écologique contre la prolifération aérienne devrait donc vous inciter à remettre en cause le développement de l’industrie aéronautique ? ? 

c) Je rappelle aussi que le développement à l’international d’un aéroport pour le Grand Ouest, est une question d’aménagement du territoire national.

Ce projet a été relancé lorsqu’il a été question de la création d’un 5 éme aéroport dans la région parisienne dans les années 1970-80. A cette époque, une des alternatives était donc le renforcement des plates-formes régionales. Si ce cinquième aéroport parisien n’a pas été construit, il n’en demeure pas moins que le trafic sur Paris augmente et que les aéroports parisiens s’agrandissent, puisque le développement est aussi dépendant d’un passage quasi obligé par Paris. Considérant, la réalisation concomitante des lignes TGVs vers Paris, l’engorgement de Roissy-Orly, va se poursuivre en raison du non-service rendu à l’international par les grands aéroports régionaux. C’est donc aussi une question environnementale et écologique pour la région parisienne. De fait, nous persévérons dans la construction en étoile vers Paris des réseaux de notre territoire national, sans laisser à nos territoires périphériques la capacité de s’en extraire, et la chance d’en faire bénéficier leurs économies.

La réalisation d’un véritable aéroport à vocation internationale dans le »Grand Ouest« , outre qu’elle permettrait de désengorger les plate-formes parisiennes (pollution sonore et de l’air), limiterait les déplacements aériens intempestifs des provinciaux vers Paris, serait l’opportunité pour remettre de l’ordre dans la surabondance d’aérodromes locaux et pour construire un aménagement du territoire interne responsable, des régions concernées. Dans le Grand Ouest , il y a 16 aéroports dont

 - 7 qui sont largement au dessous des 5 000 passagers ( laval, Ancenis, Saumur, la Roche sur Yon, Vannes, Morlaix, Saint Brieuc,) 

- Angers à 7000., Saint Nazaire à 22 000.

- trois qui ont aux environs de 100 000 passagers (Lorient, Quimper, Dinard)

- et trois qui dépassent le 1/2 million (Rennes à 500 000, Brest à 1 million, Nantes à 4,2 millions).  

Hormis Nantes et Brest, de 2010 à 2014, les petits aéroports subissent une décroissance, peut être légère, mais constante, de leur fréquentation respective. Ils coûteront de ce fait, d’une manière ou d’une autre, de plus en plus cher aux contribuables, aux CCIs, aux voyageurs.. »Le contribuable est également mis à contribution. « Malgré certaines exceptions notables, en deçà d’un certain seuil de trafic, aucun des aéroports décentralisés n’équilibre son exploitation sans subvention », rappelle la Cour des comptes dans un rapport de 2008. Au-dessous d’un million de passagers (soit pour 138 des 155 aéroports français), il est en effet presque impossible pour un aéroport d’être rentable. Ainsi, « dans plusieurs cas, les subventions d’exploitation ont représenté chaque année des montants supérieurs à 100 € par passager en moyenne entre 2000 et 2006 », précise la Cour« . (même article dans l’écho du tourisme). Certains peuvent être tenter de résister en attirant, rarement gratuitement, mais pour des durées aléatoires, des compagnie »low-cost", ou en vivant d’expédients tels les charters touristiques

La question d’un Grand Aéroport pour le Grand Ouest peut donc être vue comme une possible réorganisation du paysage aéronautique de ces régions, avec une réflexion sur l’existence même de certains de ces aéroports qui aussi occupent des espaces agricoles .. 


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