Legestr glaz Ar zen 6 février 2016 17:14

Avant d’écrire ce genre de billet, l’auteur, par souci de vérité, aurait dû se renseigner davantage.

Alors voici ce qu’il ignore, ou taît, je ne sais pas. Il ignore, ou taît, que le président de la République française, le gouvernement et l’assemblée nationale, ne décident plus en France de rien, sauf de la réforme de l’orthographe et de la vitesse sur les autoroutes. 85% des lois et règlements votés en France proviennent de la transcription en droit français des règlements européens, des directives européennes, des recommandations européennes.

Je vous invite à lire consciencieusement l’article 121 du TFUE auquel est soumise la France :

Article 121

(ex-article 99 TCE)

1. Les États membres considèrent leurs politiques économiques comme une question d’intérêt commun et les coordonnent au sein du Conseil, conformément à l’article 120.

2. Le Conseil, sur recommandation de la Commission, élabore un projet pour les grandes orientations des politiques économiques des États membres et de l’Union et en fait rapport au Conseil européen.

Le Conseil européen, sur la base du rapport du Conseil, débat d’une conclusion sur les grandes orientations des politiques économiques des États membres et de l’Union.

Sur la base de cette conclusion, le Conseil adopte une recommandation fixant ces grandes orientations. Le Conseil informe le Parlement européen de sa recommandation.

3. Afin d’assurer une coordination plus étroite des politiques économiques et une convergence soutenue des performances économiques des États membres, le Conseil, sur la base de rapports présentés par la Commission, surveille l’évolution économique dans chacun des États membres et dans l’Union, ainsi que la conformité des politiques économiques avec les grandes orientations visées au paragraphe 2, et procède régulièrement à une évaluation d’ensemble.

Pour les besoins de cette surveillance multilatérale, les États membres transmettent à la Commission des informations sur les mesures importantes qu’ils ont prises dans le domaine de leur politique économique et toute autre information qu’ils jugent nécessaire.

4. Lorsqu’il est constaté, dans le cadre de la procédure visée au paragraphe 3, que les politiques économiques d’un État membre ne sont pas conformes aux grandes orientations visées au paragraphe 2 ou qu’elles risquent de compromettre le bon fonctionnement de l’Union économique et monétaire, la Commission peut adresser un avertissement à l’État membre concerné. Le Conseil, sur recommandation de la Commission, peut adresser les recommandations nécessaires à l’État membre concerné. Le Conseil, sur proposition de la Commission, peut décider de rendre publiques ses recommandations.

Dans le cadre du présent paragraphe, le Conseil statue sans tenir compte du vote du membre du Conseil représentant l’État membre concerné.

La majorité qualifiée des autres membres du Conseil se définit conformément à l’article 238, paragraphe 3, point a).

5. Le président du Conseil et la Commission font rapport au Parlement européen sur les résultats de la surveillance multilatérale. Le président du Conseil peut être invité à se présenter devant la commission compétente du Parlement européen si le Conseil a rendu publiques ses recommandations.

6. Le Parlement européen et le Conseil, statuant par voie de règlements conformément à la procédure législative ordinaire, peuvent arrêter les modalités de la procédure de surveillance multilatérale visée aux paragraphes 3 et 4.

Vous avez des yeux pour voir et vous voyez, par conséquent, que c’est la Commission européenne qui fixe les grandes orientations de politique économique pour la France. Il en va de même pour la politique étrangère, soumise à l’article 42 du TUE (vous pouvez en prendre connaissance sur le net) qui soumet la France à la politique étrangère de l’OTAN et, partant, à celle des USA.

Je mets également en lien l’article 55 de la constitution française pour que vous puissiez faire les mises en perspective nécessaires :

ARTICLE 55.

Les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve, pour chaque accord ou traité, de son application par l’autre partie.

Par ailleurs, je vous invite encore à visiter le site du FN, d’aller sur leur page, de cliquer sur « notre projet » et de lire ! Puisque vous parlez de l’euro voici, retransmis mot pour mot, ce que dit le programme du FN : (les guillemets sont de mon cru).

« La France doit préparer, »avec ses partenaires européens« , l’arrêt de l’expérience malheureuse de l’euro, et le retour bénéfique aux monnaies nationales qui permettra une dévaluation compétitive pour oxygéner notre économie et retrouver la voie de la prospérité. Le »couple franco-allemand« doit jouer ce »rôle moteur« dans cette »concertation« et cet arrêt »programmé« de l’expérience de l’euro. Il doit retrouver l’initiative et permettre à la zone euro de sortir du marasme. L’Allemagne y est prête, car elle sait qu’elle ne pourra pas financer sans fin tout le reste de la zone. Une majorité d’Allemands (54% en octobre 2011) sont favorables à un retour au Mark. Sortir de l’euro constitue un défi technique, mais ne provoquera aucunement le cataclysme décrit par les idéologues et autres fanatiques de la monnaie unique. Bien préparée, »concertée« avec les autres nations européennes, la fin »ordonnée« de l’euro est la condition de la renaissance économique de la France ».

Si vous êtes « objectif » vous pouvez remaquer plusieurs choses.

- Le FN parle au nom de l’Allemagne ! (l’Allemagne y est prête !) Pour ce parti, c’est acquis que ce l’Allemagne souhaite sortir de l’euro. C’est tellement vrai que les journaux et la télévison parlent tous les jours de la sortie de la zone euro de l’Allemagne ! Vous l’avez entendu comme moi n’est-ce pas ?

- Il est question de « rôle moteur »

- Il est question de « concertation »

- Il est question « d’arrêt programmé ».

- Il est question de « la fin ordonnée » de l’euro.

Vous vous rendez donc compte que le FN ne veut pas sortir unilatéralement de la zone euro. Ce parti veut « négocier » avec « ses partenaires européens ». C’est clair. C’est à l’initiative du couple légendaire « franco-allemand » (qui n’existe qu’en France, personne en Allemagne n’utilisant et ne parlant jamais, au grand jamais, du couple franco-allemand mais simplement, en parlant de la France, de la 2ème économie de l’U.E), que cette sortie doit se faire. Il ne restera plus qu’au leader du FN de convaincre le chef du gouvernement allemande de sortir de l’euro. De qui se moque t-on ?

Ainsi le FN ne veut ni sortir de l’U.E ni même sortir unilatéralement de la zone euro. Le FN veut convaincre ses partenaires européens de « cesser la malheureuse expérience » de l’euro. Vous m’en direz tant !

Votre article ne tient pas l’analyse parce qu’il néglige le fait le plus important : la France a transféré la plus grosse partie de sa souveraineté à l’UE. Les traités « interdisent » toute « rénégociation ». Par conséquent, le FN amuse la galerie et trompe ses électrices et ses électeurs. C’est pas joli, joli. C’est une manipulation gigantesque à laquelle nous assistons. Les merdias jouent le jeu de la désinformation, se gardant bien d’analyser un programme trop facile à déconstruire. Et les naïf gobent tout. La manipulation des masses, chère à Gustave Le Bon, fonctionne à plein. L’oligarchie maitrise bien son sujet.


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