vincz777 26 février 2016 21:48

Les journalistes tombent en effet souvent dans l’ecueil de l’analogie, faute de vouloir consentir l’effort nécessaire pour produire un raisonnement nouveau.

Pour « penser » Trump, le journaliste Français de base cherchera ce qui lui parait lui ressembler le plus dans ce qu’il connait, et cette recherche le conduit naturellement vers le front national. Une fois cette analogie trouvée, dans sa tête l’égalité « trump = FN » s’installe alors et tout ce que notre journaliste fera ne sera plus guidé que par cette équation axiomatique.

C’est l’erreur manifeste de la presse française de vouloir calquer sur Trump les analyses qu’ils se sont faites depuis longtemps sur le FN, alors que les deux n’ont rien à voir. Il s’en mordront les doigts lorsqu’il faudra rétropédaler s’il est élu.

Même s’il a beaucoup de défauts, que certains peuvent juger tout à fait légitimenent éliminatoires pour un candidat à la présidentielle américaine, Trump a des différences fondamentales avec Marine Le Pen, à commencer par les deux suivantes :
- l’un n’a pas de lien connu avec des mouvements d’extrême-droite, pour l’autre... par où commencer : GUD ? Blocs Identitaire ? Soral ? Minute ? Rivarol ? etc...
- l’un n’a pas de lien connu avec des dicatures, l’autre dirige un parti qui a eu de nombreuses relations avec les Assad, Hussein, etc

Accessoirement on pourrait aussi signaler que Trump a fait toute sa carrière dans le privé, tandis que les Le Pen père et fille sont des politiciens de carrière (c’est d’ailleurs un des thèmes de campagne de Trump qui qualifie régulièrement ses rivaux de « all talk, no action », que l’on pourrait traduire par « que des paroles, jamais d’actes »).

Je crains que nos journalistes préférés ne pourront s’épargner une analyse neuve et non-recyclée du candidat Trump.


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