njama njama 10 mars 2016 11:14

Produire un avis éclairé, c’est ce à quoi les citoyens sont jugés inaptes, le peuple serait pulsionnel, versatile, émotif, influençable, incapable de discerner l’intérêt général...

J’ai l’impression que c’est plus subtil, car il faut laisser l’illusion que les décisions sont prises très démocratiquement, pour mieux les confisquer !

L’affaire de la fracassante démission d’un haut fonctionnaire, le courageux Thomas Dietrich est hautement révélatrice du fonctionnement du système.

Bien que Marisol Touraine prêche en façade à qui veut l’entendre la « démocratie sanitaire » elle n’en organise pas moins en coulisses la dictature sanitaire !
Le ministère se fout pas mal de la  Conférence nationale de santé comme de la démocratie ; CNS dont pourtant les missions et sa composition - 120 membres titulaires, nommés pour un mandat de 3 ans, renouvelable une seule fois, regroupés en 8 collèges... - ont été adoptées par la loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique.

La zélée ministre de la santé a d’ailleurs à cet effet créé en mai 2015 l’Institut Pour la Démocratie en Santé qui n’a aucune statut juridique pour contourner la CNS, tout comme le gouvernement avait missionné Sandrine Hurel en mars 2015 pour faire un rapport sur la politique vaccinale pour contourner les avis de la CNS !

Voir l’article bien documenté de Dr Domnique Dupagne qui publiait ici du temps du H1N1 et après ...

Démocratie Sanitaire mes couilles
Marisol Touraine réinvente la démocratie à la mode soviétique

Un évènement assez rare est survenu ce week-end. Un jeune fonctionnaire en charge d’une instance sanitaire nationale a démissionné en claquant bruyamment la porte et en faisant savoir à quel point sa mission s’était transformée en mascarade. Ce sont habituellement des retraités qui se risquent à une telle franchise, suicidaire pour les fonctionnaires en place.

[...]
  « La démocratie en santé n’est pas la reine de l’échiquier ; elle en est le fou. Et avec elle, tous ceux qui y croient ; ces bénévoles, usagers, professionnels de santé, élus, partenaires sociaux, qui donnent de leur temps et de leur énergie dans des instances nationales (...) ceux-là même qui croient que la réflexion issue du terrain fera évoluer notre système de santé, alors qu’elle ne servira que de faire-valoir.

  S’il faut user d’une expression quelque peu triviale, j’emploierais celle de mascarade. J’en suis désormais convaincu : la démocratie en santé n’est qu’une vaste mascarade montée par les hommes et les femmes politiques pour faire croire à une certaine horizontalité de la décision publique en santé - alors qu’elle n’a jamais été aussi verticale. Et tout ceci au détriment des citoyens, dont on utilise les deniers pour mettre sur pied des instances consultatives qui, comble du cynisme, ne doivent à aucun prix remplir le rôle qui leur a été assigné par la loi. »
(...)
  « L’avis de la CNS sur la proposition de loi « fin de vie » fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase. La Ministre rentra dans une colère noire à l’encontre de la CNS, qualifiée par des membres du cabinet d’instance « inutile » et « incontrôlable ». »
[.........]
http://www.atoute.org/n/article337.html


tout le monde devrait en prendre connaissance !! enfumage ... cynisme et hypocrisie !

Voilà ce qui aurait mis dans une « colère noire » la Ministre ! le CNS aurait eu l’audace d’émettre quelques avis différents :

« Nonobstant, la C.N.S. formule plusieurs vœux et propose des amendements afin d’améliorer la proposition de loi sur les sujets suivant : »

voir pages 5 à 11 :
Conférence nationale de santé
Avis du 25.09.2015 sur la proposition de loi créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie

PDF > > http://www.cns.social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/avis_cns_proposit_loi_droits_fin_de_vie_rel_2809 _modif_051015_jol.pdf

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Concernant la vaccination, voir dans sa lettre de démission page 14 à 19 lien PDF ci dessous :

Démocratie en santé : les illusions perdues

Contribution au rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (réalisé par Madame Huguette Mauss) sur le pilotage de la démocratie en santé au sein du Ministère des affaires sociales et de la santé

Par Thomas Dietrich, responsable du secrétariat général de la Conférence nationale de santé (CNS) de mars 2015 à février 2016

4. Débat public : le Munich de la vaccination
[.....]
Résumons le tableau, qui ressemble de plus en plus à une vision de l’Enfer de Jérôme Bosch :
un débat public piloté par une agence sous tutelle de l’Etat et qui mène dans le même temps des campagnes de communication pro-vaccination, un comité d’organisation de ce débat aux ordres de la Ministre, un comité d’orientation dirigé par un proche de Marisol Touraine et qui n’aura de fait aucune indépendance...  N’importe quel citoyen peut ici se rendre compte que tout est mis en œuvre pour que la concertation accouche de conclusions qui aillent dans le sens de la politique que veut mener ce gouvernement ; qu’importe l’opinion d’une part non-négligeable de la population.

En fait de débat public, c’est une véritable opération de propagande qui est menée pour inciter les français à se vacciner, en occultant totalement toute réflexion sur la question de la balance bénéfices/risques. Machiavel en sortira sans doute grandi, mais non la démocratie en santé.
L’état de santé des français, non plus. Car il est évident que de plus en plus de parents renonceront à vacciner leurs enfants, faute de pouvoir disposer d’une information qui ne soit pas entachée du soupçon de la partialité et du conflit d’intérêts avec les laboratoires pharmaceutiques. Une information qu’auraient pu leur apporter les conclusions de ce débat public, s’il n’avait été honteusement biaisé. 

http://www.atoute.org/n/IMG/pdf/democratie_en_sante_Thomas_Dietrich.pdf


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