touriste 17 mars 2016 18:00

Il faut quand même préciser ce que veut dire « faire la révolution ».


Une première idée, pas très bonne à mon avis, serait d’imaginer une insurrection qui renverse le pouvoir. Et puis voilà.

Mais pour le remplacer par quoi, par qui, comment ?

Et là je ne parle pas de théorie, de ce qui est souhaitable, mais de ce qui ce passe vraiment, concrètement, (je suis marxiste ouh la honte :) et donc je m’intéresse d’abord aux choses matérielles.

Le pouvoir renversé, celui de gauche par exemple, qu’est ce qui nous assure qu’un autre camp, celui de droite par exemple, ne va pas récupérer le pouvoir vacant ? Ou encore un autre parti ?

Sans réellement changer la société, en tout cas pas en mieux.

Bien sur, en théorie, si tous les français avaient une licence en droit constit et en histoire, les événements prendraient une autre direction. Plus rationnelle et plus raisonnable.

Mais en pratique, on a des exemples (Russie, Chine ..) qui montrent que tout est possible, surtout ce qu’on ne veut plus ..

Ce qui nous amène à une deuxième définition de la « révolution ».

Quel type de société nous voulons et quel programme politique est capable de nous y mener ?

Alors là on se dit qu’il va falloir envisager deux projets.

D’abord une épreuve de force contre le gouvernement actuel, c’est à dire de trouver comment rassembler et comment agir. C’est loin d’être évident. L’ennemi est puissant et rusé !

Ensuite dans l’hypothèse ou la première épreuve est surmontée, il faut aussi trouver un moyen de mettre en place un régime nouveau, forcément démocratique sinon c’est pas la peine !

Léger problème, comment arriver à convaincre la majorité de la population qu’il faut débattre, voire éventuellement se faire nous même une Constitution ?

Concrètement (toujours !) c’est faisable mais ca suppose qu’on donne les moyens à chaque citoyen de prendre son destin en main. 

Le minimum c’est déjà d’avoir du temps libre pour s’informer et discuter, et donc de passer la semaine de travail à une trentaine d’heure ou moins. 

Par parenthèse, la conséquence économique c’est qu’on se rabattra sur les productions essentielles (alimentaire, transport, telecom, énergie ..) et on ajournera la production du superflu pendant un temps.

Parce que si vous imaginez la ménagère lambda avec le boulot, les enfants, les courses, et prenant le temps de se former et de lire un pré projet constitutionnel de 200 pages, c’est que vous avez un problème avec la réalité !

Tout cela nous amène à revoir ce que signifie la « révolution ».

Techniquement c’est le renversement du pouvoir actuel. Forcément par la violence puisqu’il opposera forcément la violence à nos revendications. (Hollande, Valls et le MEDEF en agneaux, sans rire ?)

Cela dit même une dictature ne peut rien contre un mouvement populaire massif. Si on est majoritaire la violence que nous subirons sera minime. 

Politiquement il nous faut un programme pour savoir dans quelle direction nous allons.

Et forcément, sauf pour l’aile fascisante, on veut un programme produit par le peuple pour le peuple. Pas un gourou nous menant sur le chemin de l’Aube Radieuse. (Bye bye « grand timonier » ou « petit père du peuple » :)

Tout ce baratin c’est pour essayer de montrer que l’affaire est complexe et nécessite pas mal de réflexion et de discussions ...

Ce qui se passe en ce moment au sujet de la loi El Khomry c’est juste l’action des salariés pour conserver les maigres protections acquises contre l’arbitraire patronal.

Et rien que pour cela, l’expérience de 2003 et 2010 montre que des manifestations massives sont inefficaces si elles ne se traduisent pas par une grève générale.

Une idée qui est peut être encore loin d’être adoptée par la majorité des salariés ?

Alors une véritable révolution, et non un simple changement de gouvernement, c’est encore plus aléatoire. Ce qui d’ailleurs ne doit pas empêcher d’y songer !

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